Fellows 2012/2013
Dr Yavuz Aykan
École des hautes études en sciences sociales, Paris, France
Between Person and Property: Towards a Socio-Legal History of the Slave Mother in Early Modern Ottoman Society
Yavuz Aykan a obtenu sa licence d’enseignement de l’histoire à l’Université Dokuz Eylül d’Izmir (Turquie). Il a poursuivi ses études au département d’histoire de l’Université Bogaziçi d’Istanbul auprès duquel il a obtenu son master en histoire. Il a effectué son cycle doctoral à Paris (France) à l’École des hautes études en sciences sociales et a rédigé sa thèse de doctorat nouveau régime intitulée Les acteurs de la justice à Amid et dans la province du Diyarbekir d’après les sicil provinciaux du 18e siècle sous la direction du Professeur Gilles Veinstein. Avant son séjour à l’IGK, il a dispensé plusieurs cours de langue et d’histoire à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris ainsi qu’à l’Université Louis-et-Maximilien de Munich. Son projet de recherche actuel se concentre sur la construction de « types de personnes » dans la doctrine juridique islamique et l’influence qu’ont exercée ces types sur la sphère sociale du XIVe au XVIIIe siècles.
À l’IGK, son projet de recherche s’intéresse à l’esclavage domestique, qui s’insère dans le contexte plus vaste du travail des esclaves, dans la société ottomane au début des Temps modernes. Grâce à une analyse de la notion juridique de « mère de l’enfant » (umm al-walad) discutée par les juristes musulmans, ce projet met en lumière les constructions doctrinales des catégories régissant la notion de travail dans la jurisprudence islamique et leur influence sur la vie quotidienne et économique dans l’Empire ottoman. En étudiant les droits spécifiques attribués à la catégorie umm al-walad, cette recherche examine les modèles doctrinaux de personnes et d’objets par le biais desquels l’exploitation de la force de travail est articulée et légitimée dans la jurisprudence islamique. Il convient pour ce faire d’analyser du point de vue de la parenté, du travail et des activités humaines les débats juridiques ottomans concernant la catégorie umm al-walad en les replaçant dans le contexte plus vaste et en constante évolution de la jurisprudence islamique et de la raison d’être sociologique de ces normes. Le projet tente de retracer le parcours individuel de femmes qui sont (ou affirment être) umm al-walad devant les tribunaux ottomans sur la base du vaste corpus que constituent les minutes de procès.
Publications
« Property Between Life and Death. A Legal Debate Over the Property of a Missing Person (gâib) in Eighteenth-Century Ottoman Amid ». In Justice and Statecraft. New Ottoman Legal History, édité par Huri İslamoğlu et Safa Saraçoğlu. Syracuse, NY: Syracuse University Press, sous presse.
Rendre la justice à Amid. Procedures, acteurs et doctrines dans le contexte ottoman du XVIIIème siècle. Leiden: Brill, 2016.
« Comment al-hajj Mehmet s’est-il approprié un terrain récupéré à la suite de la décrue du Tigre? Le statut d’une terre vacante (arz-ı mübâha) devant un tribunal ottoman (Amid au XVIIIe siècle) ». In Appartenance locale et propriété au nord et au sud de la Méditerranée, édité par Sami Bargaoui, Cerutti Simona, et Isabelle Grangaud. Aix-en-Provence: IREMAM, 2015.
« Mariage ». In Dictionnaire de l’Empire Ottoman, édité par François Georgeon, Nicolas Vatin, et Gilles Veinstein. Paris: Fayard, 2015.
« Unacknowledged Memory. The Nineteenth-Century Ottoman Empire and the Ambivalence of National Memory in the Turkish Republic ». In Remembering the Past in Iranian Societies, édité par Christine Allison et Philip G. Kreyenbroek, 78‑94. Wiesbaden: Harrassowitz, 2013.
Dernière mise à jour: 25. avril 2016
Professeur Sidney Chalhoub
Universidade Estadual de Campinas, Brésil
Sidney Chalhoub est professeur d’histoire à l’Université de Campinas (Brésil) et a été professeur invité à l’Université du Michigan ainsi qu’à l’Université de Chicago. Il a également séjourné en tant que chercheur invité à l’Université Stanford.
Sa recherche actuelle prend pour point de départ la loi votée le 7 novembre 1831 qui interdit la traite d’esclaves africains au Brésil. Cette loi affranchit tous les Africains amenés au Brésil après cette date et instaure des sanctions légales à l’encontre des trafiquants et de ceux qui achètent les captifs tout en sachant qu’ils sont issus d’un commerce illégal. Le parlement brésilien adopte cette loi sous la pression du gouvernement britannique. Toutefois, il semble qu’à l’origine les autorités n’ont pas l’intention d’appliquer cette loi car elle rencontre la résistance de la classe des planteurs, qui, peu de temps après, se fait davantage sentir suite à l’expansion de la culture du café dans les provinces sud-est de l’Empire. On estime que plus de 750 000 Africains ont été introduits clandestinement dans le pays du début des années 1830 au début des années 1850 (qui voit la fin véritable de la traite des esclaves suite au vote d’une nouvelle loi).
Le non-respect de la loi entraîne l’apparition de pratiques sociales visant à légitimer le droit coutumier seigneurial qui autorise à mettre en esclavage les Africains introduits clandestinement dans le pays ainsi que leurs descendants nés au Brésil. Afin d’atteindre cet objectif, les propriétaires d’esclaves s’appuient sur le soutien réservé des gouvernements successifs et sur la coopération ostensible des fonctionnaires locaux. Par ailleurs, l’idée selon laquelle les noirs doivent être considérés et traités comme des esclaves à défaut d’éléments prouvant clairement le contraire s’établit solidement et est appliquée au quotidien.
La mise en esclavage illégale et le caractère précaire de la liberté relèvent du même processus historique. Dans la société brésilienne du XIXe siècle, aucun Africain ou descendant d’Africains né au Brésil – noir ou pardo (mulâtre), libre ou affranchi – n’est à l’abri des menaces qui pèsent sur sa liberté en raison du droit coutumier seigneurial autorisant l’esclavage en dépit de la loi. Sidney Chalhoub tente d’examiner à la fois les modes d’action qui conduisent les autorités publiques à reconnaître le droit seigneurial autorisant à mettre des personnes illégalement en esclavage et les réactions des Africains affranchis et de leurs descendants brésiliens face à cette situation.
Publications
« The Politics of Ambiguity ». In Global Histories of Work, édité par Andreas Eckert, 183‑214. Berlin: De Gruyter Oldenbourg, 2016.
« The Politics of Ambiguity. Conditional Manumission, Labor Contracts, and Slave Emancipation in Brazil (1850s–1888) ». International Review of Social History 60, no 2 (2015): 161‑91.
A força da escravidão. Ilegalidade e costume no Brasil oitocentista. São Paulo, SP: Editora Schwarcz, 2012.
« Solidarité et liberté. Les sociétés de secours mutuel pour gens de couleur à Rio de Janeiro dans la seconde moitié du XIXe siècle ». In Brésil, quatre siècles d’esclavage. Nouvelles questions, nouvelles recherches, édité par Jean Hébrard, 283‑307. Paris: Karthala, 2012.
« The Precariousness of Freedom in a Slave Society (Brazil in the Nineteenth Century) ». International Review of Social History 56, no 3 (2011): 405‑39.
« Illegal Enslavement and the Precariousness of Freedom in Nineteenth-Century Brazil ». In Assumed Identities. The Meanings of Race in the Atlantic World, édité par John D. Garrigus et Christopher Morris, 88‑115. Arlington, TX: Texas A&M University Press, 2010.
« Costumes senhoriais. Eescravização ilegal e precarização da liberdade no Brasil império ». In Trabalhadores na cidade. Cotidiano e cultura no Rio de Janeiro e em São Paulo, séculos XIX e XX, édité par Elciene Azevedo, 23‑62. Campinas, SP: Editora Unicamp, 2009.
« The Politics of Silence. Race and Citizenship in Nineteenth-Century Brazil ». Slavery & Abolition 27, no 1 (2006): 73‑87.
Machado de Assis, historiador. São Paulo, SP: Companhia das Letras, 2003.
« What Are Noses for? Paternalism, Social Darwinism and Race Science in Machado de Assis ». Journal of Latin American Cultural Studies 10, no 2 (2001): 171‑91.
Visões da liberdade. Uma história das últimas décadas da escravidão na corte. São Paulo, SP: Companhia das Letras, 1990.
Dernière mise à jour: 19. octobre 2016
Dr Olivier Giraud
Centre national de la recherche scientifique, Paris, France
Olivier Giraud est chargé de recherche sur le site du laboratoire LISE-CNRS implanté au Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Il est politologue et sociologue et travaille dans le domaine de l’analyse politique comparée. Il a participé à plusieurs programmes de recherche consacrés à l’analyse des politiques de l’emploi et de la formation dans différents pays européens. Depuis plusieurs années, il travaille sur l’analyse comparée des régimes locaux du care. En analysant la manière dont les politiques nationales ou régionales du care sont redéfinies et complétées au niveau local par différents types de discours et de services privés ou publics, il a montré comment cette organisation locale du care influence le parcours de vie et les rôles sociaux des hommes et encore plus des femmes. Il s’intéresse également à la théorie de l’analyse comparée en sciences sociales : comparaisons infranationales, comparaisons des cas les plus différents, etc.
À l’IGK, son projet se concentre sur l’analyse de la transformation des normes d’emploi dans une perspective large (Brésil, France, États-Unis) dans le contexte de la mondialisation. Cette recherche examine en particulier la manière dont les normes d’emploi se transforment progressivement en une sorte de « zone grise », mélangeant différents systèmes de normes de référence et devenant de plus en plus ambiguës et vagues. Mené en collaboration avec des collègues français, américains, brésiliens et mexicains, ce projet s’intéresse à la fois aux dynamiques des modes de rémunération, aux normes temporelles, à la transformation de la hiérarchie et de l’autonomie, aux figures qui émergent de la zone grise de l’emploi ainsi qu’à la dimension méthodologique de ce type d’analyse comparée.
Publications
« La protection sociale et les échelles de l’action publique. Pour un cadre comparatif renouvelé ». In Les territoires vécus de l’intervention sociale, édité par Maryse Bresson, Fabrice Colomb, et Jean-François Gaspar, 37‑48. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2015.
avec Martino Maggetti. « Methodological Pluralism ». In Comparative Politics. Theoretical and Methodological Challenges, édité par Dietmar Braun et Martino Maggetti, 125‑53. Cheltenham: Edward Elgar, 2015.
Habilitation à Diriger des Recherches: « Citoyennetés recomposées dans la protection sociale – pour une approche scalaire des régimes d’action publique ». Aix-Marseille Université, 2014.
avec Thays Wolfarth Mossi, Frédéric Rey, et Cinara Lerrer Rosenfield. « Les normes d’emploi au défi de l’auto-entreprenariat et des micro-entreprises individuelles. Une comparaison France – Brésil ». Tiers Monde, no 218 (2014): 35‑52.
avec Didier Demazière, et Michel Lallement. « Comparer. Options et inflexions d’une pratique de recherche ». Sociologie du travail 55, no 2 (2013): 136‑51.
avec Arnaud Lechevalier. « Les femmes au cœur de l’éclatement de la norme d’emploi en Allemagne ». Travail, genre et sociétés, no 30 (2013): 189‑94.
« Les défis de la comparaison à l’âge de la globalisation. Pour une approche centrée sur les cas les plus différents inspirée de Clifford Geertz ». Critique internationale 57, no 4 (2012): 89‑110.
« Decentralization in France and India. A Comparison ». In Indo-French Perspectives on Local Government and Democracy, édité par Lucy Baugnet et Girish Kumar, 165‑87. New Delhi: Manohar, 2011.
Fédéralisme et relations industrielles dans l’action publique en Allemagne. La formation professionnelle entre homogénéités et concurrences. Paris: Harmattan, 2003.
Dernière mise à jour: 26. avril 2016
Dr Milena Kremakova
Warwick University, Royaume-Uni
Milena Kremakova a obtenu son doctorat en 2012 auprès du département de sociologie de l’Université de Warwick, où elle a également enseigné les méthodologies de recherche et la théorie sociologique. Jusqu’à présent, elle a consacré ses recherches aux transformations à l’ère post-socialiste et à leurs effets sur la vie des travailleurs en s’intéressant tout particulièrement à la marchandisation, la précarisation et l’internationalisation du travail. Dans sa thèse de doctorat intitulée What market mechanisms mean : transforming institutions and livelihoods in Bulgarian maritime employment (Ce que signifient les mécanismes du marché : transformation des institutions et des moyens d’existence dans le secteur de l’emploi maritime en Bulgarie), elle montre comment les changements au sein des institutions et des marchés affectent le parcours individuel des travailleurs en s’appuyant sur l’exemple de l’industrie bulgare de transport maritime.
Les principaux thèmes de recherche de Milena Kremakova sont les transformations à l’ère post-socialiste en Europe de l’Est en général et la dynamique entre conventions et mécanismes locaux et mondiaux sur le marché du travail. Elle s’intéresse tout particulièrement au travail maritime et aux populations côtières partout dans le monde. Dans le cadre de ses recherches, elle s’intéresse également au rôle de la sociologie dans la sphère publique, aux méthodologies de recherche (notamment en ethnographie, à l’histoire orale et aux méthodes de recherche visuelle) et (accessoirement) à la sociologie des mathématiques. Milena Kremakova est co-rédactrice en chef avec Mark Carrigan, doctorant à l’Université de Warwick, du magazine en ligne The Sociological Imagination (www.sociologicalimagination.org), pour lequel elle rédige également sa propre rubrique.
À l’IGK, Milena Kremakova souhaite poursuivre sa recherche sur l’Europe de l’Est post-socialiste et mener une étude comparée transnationale des moyens d’existence maritimes en Bulgarie et en Ukraine. Cette étude examine la manière dont les parcours de vie individuels ainsi que les carrières et les identités professionnelles en bord de mer ont été redéfinis après que les anciennes industries d’État ont été intégrées au marché mondial du travail maritime. L’étude s’appuie sur des histoires orales récoltées grâce à des entretiens menés en personne et en ligne. En analysant les vies des travailleurs au sein d’une industrie dynamique et anciennement socialiste dans deux scénarios différents du post-socialisme, cette recherche vise à mieux comprendre les marchés du travail post-socialistes, les problèmes liés à la qualité du travail maritime, les trajectoires nationales divergentes à l’issue du socialisme d’État ainsi que les mécanismes mondiaux de la marchandisation du travail et ses effets. Le marché du travail maritime est une industrie mondiale qui transcende les frontières nationales et continentales. Il convient donc de mettre en place des politiques concertées supra-nationales afin de mieux préserver les conditions de travail et d’améliorer le bien-être des travailleurs et des populations locales.
Publications
Sea Change. How Bulgarian Seafarers Became Global Market Agents. Manchester: Manchester University Press, sous presse.
« The “New Spirit of Academic Capitalism.” Can Scientists Create Generative Critique from Within? » Teorie Vědy / Theory of Science XXXVIII, no 1 (2016): 27‑51.
« Trust, Access, and Diverging Notions of ‘Public’ and ‘Private’. A Returning Insider’s Experience of Research in Bulgaria ». Sociological Research Online 19, no 4 (2014): 12.
« Too Soft for Economics, Too Rigid for Sociology, or Just Right? The Productive Ambiguities of Sen’s Capability Approach ». European Journal of Sociology / Archives Européennes de Sociologie 54, no 3 (2013): 393‑419.
« What Do Market Mechanisms (Really) Mean? A Study of Maritime Livelihoods after 1989 ». In Rethinking Work. Global Historical and Sociological Perspectives, édité par Rana P. Behal, Alice Mah, et Babacar Fall, 55‑72. New Delhi: Tulika Books, 2011.
Dernière mise à jour: 26. avril 2016
Professeure Carola Lentz
Universität Mainz, Allemagne
Carola Lentz est professeure d’anthropologie sociale au département d’anthropologie et d’études africaines de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence. Depuis 1987, elle mène des recherches sur la migration de travail, l’ethnicité, l’histoire de la chefferie, les droits fonciers et la politique de l’appartenance dans le Nord du Ghana et au Burkina Faso.
Son projet de recherche actuel explore l’évolution des stratégies de carrière des membres de la classe moyenne qui est en train d’émerger dans le Nord du Ghana et les liens que ces personnes entretiennent avec leur lieu d’origine. Elle supervise également un groupe de jeunes chercheurs qui ont étudié la célébration de l’indépendance africaine en 2010 dans neuf pays différents.
Depuis l’automne 2011, elle est la présidente de l’Association allemande d’anthropologie.
Par ailleurs elle a reçu le prix renommé Melville J. Herskovits 2014 pour sa monographie Land, Mobility, and Belonging in the West African Savanna (Indiana University Press). Le prix Herskovits est décerné chaque année par l'African Studies Association à la meilleure publication anglophone dans le domaine de l'africanistique.
Publications
Familie, Arbeit und soziale Mobilität. Ghanaische Perspektiven. Vol. 4. Re:work Lectures. Boston, MA: De Gruyter, 2020.
avec David Lowe. Remembering Independence. New York, NY: Routledge, 2018.
« Culture: The Making, Unmaking and Remaking of an Anthropological Concept ». Zeitschrift Für Ethnologie 142, no 2 (2017): 181‑204.
« African Middle Classes. Lessons from Transnational Studies and a Research Agenda ». In The Rise of Africa’s Middle Class. Myths, Realities and Critical Engagements, édité par Henning Melber, 17‑53. London: Zed Books, 2016.
« “I Take an Oath to the State, Not the Government.” Career Trajectories and Professional Ethics of Ghanaian Public Servants ». In States at Work. Dynamics of African Bureaucracies, édité par Thomas Bierschenk et Jean-Pierre Olivier de Sardan, 175‑204. Leiden: Brill, 2014.
Land, Mobility, and Belonging in West Africa. Natives and Strangers. Bloomington, IN: Indiana University Press, 2013.
Ethnicity and the Making of History in Northern Ghana. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2006.
Dernière mise à jour: 4 juin 2020
Professeur Peter Mark
Wesleyan University, Middletown, CT, ÉUA
Peter Mark est professeur d’histoire de l’art africain à l’Université Wesleyan. Depuis 1972, il s’inspire des champs complémentaires de l’histoire et de l’histoire de l’art pour étudier l’histoire culturelle de l’Afrique de l’Ouest (en se concentrant sur la Grande Sénégambie). Il s’intéresse également aux premiers contacts entre Européens et Africains de l’Ouest, en utilisant la culture matérielle pour comprendre et illustrer les relations et les attitudes complexes qui se sont développées entre différents peuples et cultures de la fin du XVe à la fin du XVIIe siècles. Il a publié plusieurs monographies sur l’histoire des Diolas du Sénégal, sur l’histoire des masques traditionnels dans le Sud du Sénégal (Casamance) et sur la culture et l’architecture luso-africaines. Il a publié en collaboration avec le Professeur José da Silva Horta (Université de Lisbonne) un ouvrage intitulé Forgotten Diaspora, consacré à l’histoire des marchands juifs du XVIIe siècle qui se sont installés en Sénégambie.
À l’IGK, son projet est consacré au commerce transsaharien et transatlantique d’armes à lame aux XVIe et XVIIe siècles, un commerce qui relie entre eux les producteurs d’armes d’Afrique du Nord, d’Europe et même de l’Océan indien et d’Afrique de l’Ouest. Dans quelle mesure ce commerce complète-t-il la production d’armes des forgerons locaux et la stimule ? Comment les producteurs de matières premières (par le biais de l’exploitation minière) et d’armes parviennent-ils à identifier et à s’adapter aux évolutions de la demande pour leurs produits, qui existe à l’échelle mondiale ? Comment les artisans africains déterminent-ils les produits importés à retravailler ? Une étude rapprochée de deux groupes d’objets, les armes à lame et les représentations artistiques contemporaines des cavaliers maniant l’épée qui nous sont parvenues, permet d’illustrer le processus de production effectué par les Africains qui ont retravaillé les épées.
Publications
« Ransoming, Collateral, and Protective Captivity on the Upper Guinea Coast Before 1650. Colonial Continuities, Contemporary Echoes ». Max Planck Institute for Social Anthropology Working Papers, no 193 (2018): 1‑16.
« “Bini, Vidi, Vici” – On the Misuse of “Style” in the Analysis of Sixteenth Century Luso-African Ivories ». History in Africa 42 (2015): 323‑34.
« African Meanings and European-African Discourse. Iconography and Semantics in Seventeenth Century Salt Cellars from Serra Leoa ». In Religion and Trade. Cross-Cultural Exchanges in World History, 1000-1900, édité par Francesca Trivellato, Leor Halevi, et Cátia Antunes, 236‑66. Oxford: Oxford University Press, 2014.
avec José da Silva Horta. « Being Both Free and Unfree. The Case of Selected Luso-Africans in 16th and 17th Century Western Africa. Sephardim in a Luso-African Context ». Anais de História de Além-Mar XIV (2013): 225‑48.
The Forgotten Diaspora. Jewish Communities in West Africa and the Making of the Atlantic World. New York, NY: Cambridge University Press, 2011.
The Wild Bull and the Sacred Forest. Form, Meaning, and Change in Senegambian Initiation Masks. Cambridge: Cambridge University Press, 2011 [1992].
« Two Early Seventeenth-Century Sephardic Communities on Senegal’s Petite Côte ». History in Africa 31 (2004): 231‑56.
‘Portuguese’ Style and Luso-African Identity. Precolonial Senegambia, Sixteenth-Nineteenth Centuries. Bloomington, IN: Indiana University Press, 2002.
Dernière mise à jour: 16 avril 2019
Professeure Mary Jo Maynes
University of Minnesota, Minneapolis, MN, ÉUA
s’intéresse depuis longtemps à l’histoire sociale et culturelle des relations de classe et de genre dans l’Europe des Temps modernes ainsi qu’à l’histoire des relations familiales et intergénérationnelles. Elle s’intéresse également à l’histoire mondiale et notamment aux liens entre les dynamiques à l’œuvre dans les foyers et à l’échelle mondiale.
À l’IGK, elle travaille en collaboration avec la professeure Ann Waltner. Leur projet se concentre sur le passage des jeunes femmes à l’âge adulte en Chine et en Europe de l’Ouest à la fin de ce qui est appelé la « Grande Divergence » aux alentours de 1800. Les débats se concentrent depuis longtemps sur les trajectoires économiques divergentes de la Chine et de l’Europe. Ce projet résulte quant à lui d’un intérêt pour les systèmes de famille et de genre en Europe et en Chine. Certains aspects de ces systèmes – relations intergénérationnelles, passages à l’âge adulte en termes de parcours de vie, systèmes matrimoniaux – ont des conséquences sur le travail ménager et sur les réactions des familles face au changement des conditions historiques. Durant leur séjour au centre de recherche, Mary Jo Maynes et Ann Waltner souhaitent se concentrer sur le travail domestique et non domestique des jeunes femmes (notamment des jeunes productrices de coton, ainsi que de fil et d’étoffe de soie) au moment de leur parcours de vie où elles passent (ou ne passent pas) de fille à épouse et de leur foyer natal au foyer marital. Ce projet examine également l’utilisation/la consommation de ces biens textiles lorsqu’ils sont acquis par des jeunes femmes par le biais de mécanismes marchands et non marchands au niveau local, régional et mondial. Même si l’analyse porte sur des corpus de données historiques existants concernant la structure des ménages, les salaires et les prix, elle met l’accent sur de nouvelles sources compilées, traduites et interprétées par les deux chercheuses et leurs assistants afin de pouvoir comparer les relations internes au sein des ménages ainsi que les activités et les situations des jeunes femmes dans ces mêmes ménages. Ces sources comprennent entre autres des dossiers juridiques, des textes à caractère prescriptif et descriptif renseignant sur la division du travail au sein des ménages, des inventaires de possessions matérielles (notamment des vêtements) ainsi que des œuvres de fiction.
Publications
avec Ann Waltner. « Family History and World History. From Domestication to Biopolitics ». In The Cambridge World History. Introducing World History, to 10,000 BCE, édité par David Christian, 1:208‑33. Cambridge: Cambridge University Press, 2014.
avec Donna R. Gabaccia, éd. Gender History Across Epistemologies. Chichester: Wiley-Blackwell, 2013.
avec Ann Waltner. « Temporalities and Periodization in Deep History. Technology, Gender, and Benchmarks of “Human Development" ». Social Science History 36, no 1 (2012): 59‑83.
avec Ann Waltner. The Family. A World History. Oxford: Oxford University Press, 2012.
« Age as a Category of Historical Analysis. History, Agency, and Narratives of Childhood ». The Journal of the History of Childhood and Youth 1, no 1 (2007): 114‑24.
avec Birgitte Søland, et Christina Benninghaus, éd. Secret Gardens, Satanic Mills. Placing Girls in European History, 1750-1960. Bloomington, IN: Indiana University Press, 2005.
« Gender, Labor, and Globalization in Historical Perspective. European Spinsters in the International Textile Industry, 1750-1900 ». Journal of Women’s History 15, no 4 (2004): 47‑66.
avec Ann Waltner. « Women’s Life-Cycle Transitions in World-Historical Perspective. Comparing Marriage in China and Europe ». Journal of Women’s History 12, no 4 (2001): 11‑21.
Taking the Hard Road. Life Course in French and German Workers’ Autobiographies in the Era of Industrialization. Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, 1995.
Dernière mise à jour: 03. Mai 2016
Dr Mira Mohsini
Goldsmiths, University of London, Royaume-Uni
est anthropologue sociale et titulaire d’un doctorat obtenu auprès de l’École d’études orientales et africaines (School of Oriental and African Studies, SOAS) de l’Université de Londres. Elle a mené une recherche consacrée aux artisans musulmans maîtrisant la zardozi, une technique de broderie au fil de métal. Le terrain principal de cette recherche fut la vieille ville de Delhi (Inde), où ces artisans vivent et travaillent depuis de nombreuses générations. Dans sa thèse de doctorat, elle s’est intéressée à la manière dont les artisans urbains musulmans sont de plus en plus marginalisés et exclus de la rhétorique « d’authenticité » employée dans les projets de construction de la nation et du sujet. Elle s’est concentrée sur les stratégies utilisées par les artisans afin de se constituer comme sujets « authentiques » (asli), stratégies qui consistaient notamment à incorporer l’Islam aux conceptions de pratiques idéales de travail, à construire « l’Autre » en usant d’un langage distinguant l’authentique de l’inauthentique, à produire les lignées à travers des récits situés dans des cadres temporels à la fois linéaires et non linéaires et à entretenir des relations avec l’État – qui est le principal mécène de l’artisanat en Inde – par le biais d’expositions et de compétitions sponsorisées par le gouvernement. Les principaux thèmes de recherche de Mira Mohsini sont la formation historique des communautés de travailleurs urbains, la pratique de l’Islam en Asie du Sud et centrale, les débats théoriques sur la corporalisation, la capacité d’agir et la constitution des subjectivités ainsi que l’acquisition et la transmission de compétences.
À l’IGK, son projet explore la manière dont les travailleurs urbains musulmans cultivent leurs subjectivités, un processus qui est largement influencé par la manière dont ils cultivent leur activité de travail et leurs pratiques religieuses. Certains éléments montrent que, depuis longtemps, le développement d’une éthique de la classe ouvrière est lié à certaines formes de pédagogie soufie. Ce projet de recherche analyse d’un point de vue ethnographique la manière dont ces liens historiques se manifestent aujourd’hui dans les activités humaines des artisans urbains en Inde. Les résultats de cette recherche justifient une réévaluation a) du rapport entre conceptions du travail et pratique religieuse, b) des hypothèses dominantes qui considèrent les classes ouvrières urbaines musulmanes comme prédisposées à « l’intégrisme religieux » et au « communautarisme » et c) de la constitution complexe des subjectivités musulmanes subalternes.
Publications
« Crafting Muslim Artisans. Agency and Exclusion in India’s Urban Craft Communities ». In Critical Craft. Technology, Globalization, and Capitalism, édité par Clare M. Wilkinson-Weber et Alicia Ory DeNicola, 239‑58. London: Bloomsbury Academic, 2016.
« Crafts, Artisans and the Nation-State in Delhi ». In A Companion to the Anthropology of India, édité par Isabelle Clark-Decés et Christophe Guilmoto, 186‑201. London: Wiley-Blackwell, 2013.
« Engagement and Disengagement from the Margins. Perceptions of the State by Urban Muslim Artisans in India ». Contemporary South Asia 19, no 3 (2011): 281‑96.
avec Robert Lawrence McKenzie. « Rethinking Research Methods. Introduction to the Special Edition ». Anthropology Matters 12, no 1 (2010): 1‑5.
« Becoming an “Asli Karigar”. The Production of Authenticity Among Old Delhi’s Muslim Artisans ». PhD dissertation, School of Oriental and African Studies, University of London, 2010.
Dernière mise à jour: 03. Mai 2016
Professeure Michelle Moyd
est professeure adjointe d’histoire à l’Université d’Indiana à Bloomington où elle enseigne l’histoire de l’Afrique. Elle a obtenu son doctorat auprès de l’Université Cornell en 2008. Ses travaux de recherche se sont concentrés jusqu’à présent sur l’histoire sociale et culturelle des soldats africains (askari) de l’armée coloniale en Afrique orientale allemande (l’actuelle Tanzanie). Sa première monographie analyse le rôle des askari non seulement en tant que soldats dans la conquête de l’Afrique orientale allemande mais aussi en tant que créateurs de l’État colonial ou comme hommes qui contribuent à la construction de l’Empire allemand d’outre-mer dès ses prémices. Le travail qu’ils fournissent pour l’État colonial les prédestine à devenir des personnages importants au sein de la société coloniale. Au cours de ce processus, ils asservissent un nombre croissant de personnes à l’État colonial. Dans ses futurs travaux de recherche, elle souhaite poursuivre son étude des questions liées à l’histoire sociale et culturelle des soldats africains à l’ère coloniale et après l’indépendance dans une perspective comparée.
À l’IGK, son projet intitulé « Reworking War and Society : Colonial Military Communities, Labor, and Generations in Africa, ca. 1890-1968 » (Retravailler la guerre et la société : les communautés militaires coloniales, le travail et les générations en Afrique de 1890 à 1968) constitue la suite logique de sa recherche précédente consacrée aux soldats coloniaux africains. Elle mène ici une recherche comparée afin d’analyser les relations entre les armées et les régimes de travail dans les contextes coloniaux allemand, britannique et français. Grâce à ce projet, elle espère également étudier les aspects genrés et générationnels qui jouent un rôle dans la définition des formes de travail adéquates au sein des communautés militaires coloniales. Ce projet a en outre comme objectif de développer une analyse plus claire des différentes significations de la notion de « travail » au sein des communautés militaires.
Publications
Violent Intermediaries. African Soldiers, Conquest, and Everyday Colonialism in German East Africa. Athens, OH: Ohio University Press, 2014.
« Bomani. African Soldiers as Colonial Intermediaries in German East Africa, 1890-1914 ». In German Colonialism Revisited. African, Asian, and Oceanic Experiences, édité par Nina Berman, Klaus Mühlhahn, et Alain Patrice Nganang, 101‑13. Ann Arbor, MI: The University of Michigan Press, 2014.
« Making the Household, Making the State. Colonial Military Communities and Labor in German East Africa ». International Labor and Working-Class History 80, no 1 (2011): 53‑76.
« “We Don’t Want to Die for Nothing’. Askari at War in German East Africa, 1914-1918 ». In Race, Empire and First World War Writing, édité par Santanu Das, 90‑107. Cambridge: Cambridge University Press, 2011.
« “All People Were Barbarians To The Askari ...” Askari Identity And Honor In The Maji Maji War, 1905–1907 ». In Maji Maji. Lifting the Fog of War, édité par James Leonard Giblin et Jamie Monson, 149‑80. Leiden: Brill, 2010.
« Askari and Askari Myth ». In A Historical Companion to Postcolonial Literatures. Continental Europe and Its Empires, édité par Prem Poddar, Rajeev S. Patke, et Lars Jensen, 208‑9. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2008.
« Becoming Askari. African Soldiers and Everyday Colonialims in German East Africa, 1850-1918 ». PhD dissertation, Cornell University, 2008.
Dernière mise à jour: 03. Mai 2016
Professeure Qin Shao
College of New Jersey, Ewing Township, ÉUA
est professeure d’histoire au College of New Jersey et chercheuse invitée à l’Université de Californie du Sud. Elle a publié dans des revues internationales des articles consacrés à l’art de gouverner dans la Chine ancienne, aux premiers efforts d’urbanisation en Chine ainsi qu’aux réformes post-Mao. Elle est également l’auteure de Culturing Modernity : the Nantong Model, 1890-1930 (Stanford Univ. Press, 2004) et de Shanghai Gone : Demolition and Defiance in a Chinese Megacity (Rowman & Littlefield, 2012). Qin Shao a obtenu plusieurs bourses de recherche, notamment auprès du Radcliffe Institute for Advanced Studies de l’Université de Harvard, du Woodrow Wilson International Center for Scholars, de la Fondation Chiang Ching-Kuo, du American Council of Learned Societies, du fonds de recherche National Endowment for the Humanities, du ministère de l’Éducation des États-Unis et de la National Association of Japan-America Societies. Elle a présenté ses travaux notamment à la Faculté de droit de Harvard, à l’Université de Columbia, à l’Université de Stockholm, à l’Institute for Advanced Study de Princeton ainsi qu’à l’Université de Shanghai.
À l’IGK, Qin Shao travaille sur le « Social Displacement and Change of Work and Life Course in Post-Mao China » (Le déplacement social et les changements professionnels et de parcours de vie dans la Chine post-maoïste). Ce projet se base sur plusieurs années de recherche sur le terrain et adopte une approche interdisciplinaire ainsi qu’une perspective mondiale. Il analyse une problématique nouvelle : comment les grands déplacements à caractère géographique et autres liés de manière globale aux réformes économiques hasardeuses et en particulier à la réforme de la politique du logement affectent-ils le parcours professionnel et de vie des Chinois ? Le projet s’intéresse aux citadins nés entre le milieu des années 1940 et les années 1950, dont la perte de logement coïncide avec la perte de leur emploi en raison du déclin des entreprises d’État et du mandat étatique sur la question de l’âge du départ à la retraite. Cette étude met en lumière les interactions entre le changement social et la capacité d’agir des individus.
Publications
« American Academic Freedom and Chinese Nationalism. An H-Asia Debate ». Positions. Asia Critique 23, no 1 (2015): 41‑48.
Shanghai Gone. Domicide and Defiance in a Chinese Megacity. Lanham, MD: Rowman & Littlefield, 2013.
« Building Trust and Boundaries. Fieldwork in Shanghai ». Field Research Method Lab. The London School of Economics and Political Science, 2013.
« Citizens versus Experts. Historic Preservation in Globalizing Shanghai ». Future Anterior. Journal of Historic Preservation, History, Theory, and Criticism 9, no 1 (2012): 16‑31.
« Waving the Red Flag. Cultural Memory and Grassroots Protest in Housing Disputes in Shanghai ». Modern Chinese Literature and Culture 22, no 1 (2010): 197‑231.
« Bridge Under Water. The Dilemma of the Chinese Petition System ». China Currents 7, no 1 (2008).
« A Community of the Dispersed. The Culture of Shanghai’s Neighborhood Stock Markets ». The Chinese Historical Review 14, no 2 (2007): 212‑39.
Culturing Modernity. The Nantong Model, 1890-1930. Stanford, CA: Stanford University Press, 2004.
Dernière mise à jour: 04. Mai 2016
Dr Pradeep Shinde
Jawaharlal Nehru University, New Delhi, Inde
pradeepshinde(at)mail.jnu.ac.in
s’intéresse à différentes catégories telles que l’emploi, la mobilité et le travail. Au cours de l’étude ethnographique qu’il a menée à Dharavi, un bidonville de Mumbai, de 2004 à 2006, il s’est penché non seulement sur ces catégories mais également sur celles de la caste, de la parenté, du genre et de l’État. Pradeep a perçu une bourse internationale de la Fondation Ford de 2002 à 2005 et a obtenu son doctorat d’anthropologie sociale auprès de la London School of Economics en janvier 2011. Sa thèse explore le combat quotidien d’une tribu « décriminalisée » (denotified), les Kunchikorves, l’une des premières tribus nomades à être catégorisée comme « tribus criminelles » par les Britanniques selon la loi sur les tribus criminelles (Criminal Tribes Act) de 1871, qui a été révoquée en 1952. Sa thèse traite également de la mobilité des membres de cette tribu qui parviennent à passer d’une forme de travail à l’autre au sein des secteurs formels et informels en faisant appel à leurs réseaux de parenté. Peu après l’obtention de son doctorat, Pradeep Shinde a obtenu une bourse d’enseignement du DAAD dans le cadre du programme « A New Passage to India » et a enseigné à l’International Centre for Development and Decent work de l’Université de Kassel pendant trois mois (avril - juillet 2011).
À l’IGK, Pradeep Shinde étudie les travailleurs sanitaires contractuels employés dans les bidonvilles de Mumbai, dont les contrats sont subventionnés par la Brihanmumbai Municipal Corporation (BMC) et attribués par une pléthore d’entreprises privées engagées par la BMC. Pradeep Shinde argumente ici que, dans ce contexte de privatisation, à l’inverse de ce qui est souvent affirmé, le programme de privatisation des services sanitaires mis en œuvre par la BMC n’est pas dépourvu de toute création d’emploi. En effet, la BMC crée également des emplois dans les bidonvilles. Le travail ne disparaît donc pas ici mais est endigué par les entrepreneurs privés qui privent les contractuels de leurs justes moyens d’existence. Selon Pradeep Shinde, cela montre que le rôle de l’État local (la BMC) est ambigu puisqu’il crée des emplois sans parvenir à contrôler les intérêts privés.
Publications
« Aiming High. Higher Education Among the Kunchikorves of Dharavi ». In Accessing Higher Education. Footprints of Marginalised Groups, édité par Govardhan Wankhede et Ivan Reid, 110‑50. Delhi: Aakar, 2017.
« Our Crippled Identity. United We Need to Stand ». In Dalit, Assertion for Identity. Proceedings of the National Seminar of Dalit Postgraduate and Research Students Held on 23-25 January 1999, in the Indian Social Institute, édité par Ambrose Pinto, 140‑52. New Delhi: Indian Social Institute, 1999.
Dernière mise à jour: 18 avril 2018
Professeur Jelmer Vos
University of Glasgow, UK
est professeur adjoint d’histoire à l’Université d’Old Dominion de Norfolk (Virginie). Ses cours se concentrent sur l’histoire des relations de l’Afrique au reste du monde. Ses travaux de recherche sont consacrés avant tout à la région Kongo du Nord de l’Angola et analysent la manière dont, depuis les années 1860, le Kongo est passé du commerce d’esclaves destinés à l’exportation à la production de biens coloniaux.
À l’IGK, Jelmer Vos examine la manière dont la population kongo vit les débuts du régime colonial. En redéfinissant le royaume de Kongo comme une communauté morale, ce projet se penche sur l’appropriation par les anciennes et nouvelles élites kongo du monde colonial et de ses maisons de commerce, de ses écoles gérées par les missions et de ses bureaucraties naissantes. Il analyse également le processus qui a conduit à l’implosion de ce monde en raison de la pression des impôts coloniaux et de la demande de main-d’œuvre.
Publications
« The Growth of the Atlantic Slave Trade on the Windward Coast of Africa ». In The Rise and Demise of Atlantic Slavery and the Slave Trade, édité par Philip Misevich et Kristin Mann. Rochester, NY: University of Rochester Press, sous presse.
Kongo in the Age of Empire, 1860-1913. The Breakdown of a Moral Order. Madison, WI: The University of Wisconsin Press, 2015.
« Work in Times of Slavery, Colonialism, and Civil War. Labor Relations in Angola from 1800 to 2000 ». History in Africa 41 (2014): 363‑85.
« Of Stocks and Barter. John Holt and the Kongo Rubber Trade, 1906-1910 ». In Global Histories, Imperial Commodities, Local Interactions, édité par Jonathan Curry-Machado, 77‑99. New York, NY: Palgrave MacMillan, 2013.
« From Colonial Revolt to Pre-Colonial History. Reflections on the Kongo Uprising of 1913 ». In Das autonomias à autonomia e à independência. O Atlântico político entre os séculos XV e XXI, édité par Avelino de Freitas de Meneses, 137‑52. Ponta Delgada: Letras Lavadas, 2012.
« “Without the Slave Trade, No Recruitment.” From Slave Trading to “Migrant Recruitment” in the Lower Congo, 1830-90 ». In Trafficking in Slavery’s Wake. Law and the Experience of Women and Children, édité par Benjamin N. Lawrance et Richard L. Roberts, 45‑64. Athens, OH: Ohio University Press, 2012.
« Child Slaves and Freemen at the Spiritan Mission in Soyo, 1880-1885 ». Journal of Family History 35, no 1 (2010): 71‑90.
avec David Eltis, et David Richardson. « The Dutch in the Atlantic World. New Perspectives from the Slave Trade with Particular Reference to the African Origins of the Traffic ». In Extending the Frontiers. Essays on the New Transatlantic Slave Trade Database, édité par David Eltis et David Richardson, 228‑49. New Haven, CT: Yale University Press, 2008.
Dernière mise à jour: 04. Mai 2016
Professeure Ann Waltner
University of Minnesota, Minneapolis, MN, ÉUA
enseigne l’histoire à l’Université du Minnesota. Elle est spécialiste de l’histoire sociale de la Chine impériale tardive et s’intéresse en particulier aux questions liées à la parenté, au genre et à la religion ainsi qu’à l’histoire comparée et à l’histoire mondiale. Depuis 2005, elle est la directrice de l’Institute for Advanced Study, un centre de recherche interdisciplinaire qui rassemble des chercheurs de tous les départements de l’Université du Minnesota. De 2000 à 2005, elle a été la rédactrice en chef du Journal of Asian Studies.
À l’IGK, elle travaille en collaboration avec Mary Jo Maynes sur un projet examinant le passage des jeunes femmes à l’âge adulte en Chine et en Europe de l’Ouest à la fin de ce qui est appelé la « Grande Divergence » aux alentours de 1800. Ce projet se concentre sur le travail domestique et non domestique des jeunes femmes (notamment des jeunes productrices de coton, ainsi que de fil et d’étoffe de soie) au moment de leur parcours de vie où elles passent (ou ne passent pas) de fille à épouse et de leur foyer natal au foyer marital. Ce projet analyse également la consommation de ces biens textiles lorsqu’ils sont acquis par des jeunes femmes par le biais de mécanismes marchands et non marchands au niveau local, régional et mondial. Même si l’analyse porte sur des corpus de données historiques existants concernant la structure des ménages, les salaires et les prix, elle met l’accent sur de nouvelles sources qui mettent en lumière les relations internes au sein des ménages ainsi que les activités et les situations des jeunes femmes dans ces mêmes ménages. Ces sources comprennent entre autres des dossiers juridiques, des textes à caractère prescriptif et descriptif renseignant sur la division du travail au sein des ménages, des inventaires de possessions matérielles (notamment des vêtements) ainsi que des œuvres de fiction.
Publications
avec Mary Jo Maynes. « Family History and World History. From Domestication to Biopolitics ». In The Cambridge World History. Introducing World History, to 10,000 BCE, édité par David Christian, 1:208‑33. Cambridge: Cambridge University Press, 2014.
avec Mary Jo Maynes. The Family. A World History. Oxford: Oxford University Press, 2012.
avec Mary Jo Maynes. « Temporalities and Periodization in Deep History. Technology, Gender, and Benchmarks of “Human Development" ». Social Science History 36, no 1 (2012): 59‑83.
« Life and Letters. Reflections on Tanyangzi ». In Beyond Exemplar Tales. Women’s Biography in Chinese History, édité par Joan Judge et Ying Hu, 212‑29. Berkeley, CA: University of California Press, 2011.
avec Qin Fang, et Linda Pearse. « Performing Matteo Ricci. The Map and the Music ». Ming Studies 2010, no 62 (2010): 1‑24.
« Remembering the Lady Wei. Eulogy and Commemoration in Ming Dynasty China ». Ming Studies 55, no 1 (2007): 75‑103.
avec Mary Jo Maynes. « Women’s Life-Cycle Transitions in World-Historical Perspective. Comparing Marriage in China and Europe ». Journal of Women’s History 12, no 4 (2001): 11‑21.
Getting an Heir. Adoption and the Construction of Kinship in Late Imperial China. Honolulu, HI: University of Hawaii Press, 1990.
Dernière mise à jour: 09. Mai 2016
Professeur Michael Wildt
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
michael.wildt(at)geschichte.hu-berlin.de
Formation de libraire, activité professionnelle au sein de la maison d’édition Rowohlt, études d’histoire, de sociologie et de théologie à l’Université de Hambourg ; de 1992 à 1997, assistant de recherche à la Forschungsstelle für die Geschichte des Nationalsozialismus de Hambourg ; de 1997 à 2009, assistant de recherche au Hamburger Institut für Sozialforschung ; depuis 2009, professeur d’histoire allemande du XXe siècle à l’Université Humboldt de Berlin spécialisé sur le national-socialisme.
Membre du comité de rédaction des Yad Vashem Studies ; co-rédacteur en chef des revues Historische Anthropologie et WerkstattGeschichte ; membre du comité scientifique de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich.
À l’IGK, il s’intéresse à la question du travail au sein du national-socialisme. Le travail est une notion centrale du national-socialisme qui sert à désigner des pratiques sociales, politiques et culturelles fort diverses. En effet, au sein de la « communauté raciale » (Volksgemeinschaft) à construire, le « travail » constitue le champ pratique de l’inclusion des « camarades du peuple » (Volksgenosse). Dans les camps de concentration de l’avant-guerre, le travail représente le principal outil « d’éducation » servant à transformer les opposants politiques (non juifs) en « camarades du peuple ». Dans les camps de concentration, le travail est également un instrument d’humiliation et de violence. Le travail forcé auquel sont contraints les travailleuses et travailleurs étrangers ainsi que les prisonniers des camps devient la ressource principale permettant de poursuivre la production d’armement pendant la guerre. Enfin, la question de la capacité supposée des personnes à travailler sert de critère de sélection décisif quant au sort non seulement des juifs mais également des Roms et des Sinti, des prisonniers de guerre soviétiques, des prisonniers des camps de concentration et des travailleurs forcés. Ce projet s’attache à analyser les dimensions plurielles du travail au sein du national-socialisme.
Publications
avec Christoph Kreutzmüller, et Moshe Zimmermann, éd. National Economies. Volks-Wirtschaft, Racism and Economy in Europe Between the Wars (1918 - 1939/45). Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing, 2015.
avec Marc Buggeln, éd. Arbeit im Nationalsozialismus. München: De Gruyter Oldenbourg, 2014.
« Der Begriff der Arbeit bei Hitler ». In Arbeit im Nationalsozialismus, édité par Michael Wildt et Marc Buggeln, 3‑24. München: De Gruyter Oldenbourg, 2014.
Geschichte Denken. Perspektiven auf die Geschichtsschreibung heute, éd. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2014.
Hitler’s Volksgemeinschaft and the Dynamics of Racial Exclusion. Violence Against Jews in Provincial Germany, 1919-1939. Traduit par Bernard Heise. New York, NY: Berghahn, 2012.
avec Alf Lüdtke, éd. Staats-Gewalt. Ausnahmezustand und Sicherheitsregimes. Historische Perspektiven. Göttingen: Wallstein, 2008.
avec Ulrike Jureit, éd. Generationen. Zur Relevanz eines wissenschaftlichen Grundbegriffs. Hamburg: Hamburger Edition, 2005.
Vom kleinen Wohlstand. Eine Konsumgeschichte der fünfziger Jahre. Frankfurt am Main: Fischer, 1996.
Dernière mise à jour: 12. Mai 2016
Professeur Aloys Winterling
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
aloys.winterling(at)geschichte.hu-berlin.de
est professeur d’histoire ancienne à l’Université Humboldt de Berlin depuis 2009. Auparavant, il a été professeur d’histoire ancienne aux universités de Bielefeld et de Bâle (Suisse) ainsi que professeur d’histoire ancienne et d’anthropologie historique à l’Université de Fribourg (Allemagne). Au cours de l’année universitaire 2006/2007, il a bénéficié d’une bourse auprès du Historisches Kolleg de Munich. Ses intérêts de recherche portent sur les analyses comparées de la cour et de la monarchie en Europe au début des Temps modernes et dans l’Antiquité gréco-romaine, les problèmes méthodologiques posés par les biographies historiques et l’anthropologie historique ainsi que sur l’intégration politique des sociétés antiques et l’interprétation qu’elles avaient d’elles-mêmes.À l’IGK, Aloys Winterling mène des recherches sur le travail aristocratique dans la Rome républicaine tardive. Comme dans probablement toutes les sociétés nobles, le labor (travail, effort) y est considéré comme la marque d’un statut social peu élevé et comme incompatible avec un mode de vie digne d’un noble. Cependant, la noblesse du Sénat de la Rome antique se caractérise par un investissement exceptionnel dans les performances et la carrière politiques. En effet, un parcours de vie réussi est rempli d’activités politiques de tout type (entretenir des relations d’amitié et de clientélisme, mener des campagnes électorales, exercer une fonction, siéger au Sénat, mener la guerre, administrer une province), qui pour certaines sont fort chronophages et pénibles – des activités, donc, qui seraient, à n’en pas douter, qualifiées de « travail » dans la terminologie contemporaine. En s’appuyant sur les écrits de Cicéron, Aloys Winterling étudie comment le travail politique de la noblesse est conceptualisé, pensé et distingué des autres formes de travail en tant que negotium, et idéalisé comme objectif d’une vie de noble.
Publications
« Wie modern war die Antike? Was soll die Frage? » In Geschichte Denken. Perspektiven Auf Die Geschichtsschreibung Heute, édité par Michael Wildt, 12‑33. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2014.
avec Natascha Sojc, et Ulrike Wulf-Rheidt, éd. Palast und Stadt im severischen Rom. Stuttgart: Steiner, 2013.
« Probleme historischer Biographie am Beispiel des Kaisers Caligula ». Historische Anthropologie 20, no 2 (2012): 186‑99.
Caligula. A Biography. Traduit par Deborah Lucas Schneider, Glenn W Most, et Paul Psoinos. Berkeley, CA: University of California Press, 2011.
Zwischen Strukturgeschichte und Biographie. Probleme und Perspektiven einer neuen römischen Kaisergeschichte zur Zeit von Augustus bis Commodus, éd. München: Oldenbourg, 2011.
Politics and Society in Imperial Rome. Traduit par Kathrin Lüddecke. Malden, MA: Wiley-Blackwell, 2009.
Historische Anthropologie, éd. Stuttgart: Steiner, 2006.
Aula Caesaris. Studien zur Institutionalisierung des römischen Kaiserhofes in der Zeit von Augustus bis Commodus (31 v. Chr.-192 n. Chr.). München: Oldenbourg, 1999.
Dernière mise à jour: 12. Mai 2016