Fellow 2014/2015
Professeur Hans Bertram
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
Work-Life Balance. Comparing Japan and Germany
Depuis le début de sa carrière universitaire, Hans Bertram consacre ses recherches aux conditions socio-structurelles du développement des enfants au sein de la famille dans la société moderne en adoptant une approche reliant empirie et théorie. En 1980, il a obtenu une bourse Heisenberg ainsi que la chaire de sociologie de l’Université de la Bundeswehr de Munich. De 1984 à 1992, il a été à la tête du Deutsches Jugendinstitut (DJI) de Munich en tant que membre du conseil d’administration et directeur scientifique. C’est au sein du DJI qu’il a mis en place l’enquête sur les familles, basée sur le microrecensement et sur des données tirées d’entretiens, et sur laquelle s’appuie le rapport empirique sur la situation sociale destiné au gouvernement fédéral allemand. De 1992 à 2014, il a occupé la chaire de microsociologie de l’Université Humboldt de Berlin.
En tant que conseiller scientifique de la commission d’experts responsable du Huitième rapport sur la jeunesse du gouvernement fédéral allemand intitulé « Missions et prestations de l’aide à l’enfance », il a contribué à l’accompagnement scientifique de la réforme du droit en matière d’aide à l’enfance et à la jeunesse (1990/1991 Code social VIII). Une commission d’experts placée sous sa direction a rédigé le Septième rapport sur les familles du gouvernement fédéral allemand intitulé « Famille entre flexibilité et fiabilité : perspectives pour une politique familiale orientée sur les parcours de vie » (2006). Ce rapport définit la triade argent, temps et infrastructures comme piliers de la politique familiale, triade reprise notamment dans la loi sur l’allocation de congé parental.
De 1992 à 1997, il a présidé la Commission de recherche sur les transformations sociales et politiques dans les nouveaux länder (KSPW e.V.). Il a été entre autres membre de la commission avenir « Société 2000 » du land de Bade-Wurtemberg, de la commission « Famille et changement démographique » de la fondation Robert Bosch, président du comité consultatif pour la politique familiale du gouvernement du land de Brandebourg, membre de la commission d’enquête du parlement du land de Saxe sur « Le développement démographique et ses conséquences sur le quotidien des habitants de l’État libre de Saxe ainsi que ses implications pour les champs d’action politiques », membre du groupe de travail « Changement démographique » auprès du président fédéral et membre de la Deutsche Akademie der Naturforscher Leopoldina.
Son projet de recherche au centre re:work « Changement et évolution de la famille en Allemagne et au Japon » s’inspire de nombreux projets consacrés à la situation des enfants et des familles en Allemagne ainsi qu’au changement et à l’évolution des liens familiaux et sociaux et du care en Allemagne et dans le monde. Ce faisant, il tient compte premièrement des mutations ayant affecté la situation économique des familles, deuxièmement de l’évolution des débouchés professionnels pour les jeunes adultes du point de vue de la théorie du parcours de vie, troisièmement des rapports sociaux formulés sur la base du microrecensement et, enfin, du rôle des cercles de vie restreints au sein de la société moderne en termes de solidarité et de subsidiarité.
Publications
avec Carolin Deuflhard. Die überforderte Generation. Arbeit und Familie in der Wissensgesellschaft. Leverkusen: Budrich, 2015.
« Fertilität, Zukunft mit Kindern und die Bedeutung des regionalen Kontextes ». In Doing Family. Warum Familienleben heute nicht mehr selbstverständlich ist, édité par Karin Jurczyk, Andreas Lange, et Barbara Thiessen, 160‑89. Weinheim: Beltz Juventa, 2014.
Reiche, kluge, glückliche Kinder? Der UNICEF-Bericht zur Lage der Kinder in Deutschland, éd. Weinheim: Beltz Juventa, 2013.
avec Martin Bujard, éd. Zeit, Geld, Infrastruktur. Zur Zukunft der Familienpolitik. Baden-Baden: Nomos, 2012.
avec Nancy Ehlert, éd. Family, Ties and Care. Family Transformation in a Plural Modernity. The Freiberger Survey about Family Transformation in an International Comparsion. Opladen: Budrich, 2012.
avec C. Katharina Spieß, éd. Fragt die Eltern! Ravensburger Elternsurvey Elterliches - Wohlbefinden in Deutschland. Baden-Baden: Nomos, 2011.
avec Birgit Bertram. Familie, Sozialisation und die Zukunft der Kinder. Opladen: Budrich, 2009.
« Moral Obligations and Values in an Individualized Society ». In Adversity and Challenge in Life in the New Germany and in England, édité par John Bynner et Rainer K. Silbereisen, 193‑211. Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2000.
Dernière mise à jour: 04. Mars 2016
Dr Charlotte Bruckermann
London School of Economics, Royaume-Uni
Homemaking in Rural China. Women's Everyday and Ritual Work in Generating Notions of Place
Charlotte Bruckermann a obtenu son doctorat en anthropologie auprès de l’Université d’Oxford en 2013. De 2012 à 2014, elle a travaillé comme chercheuse et enseignante en anthropologie à la London School of Economics. Elle s’est spécialisée notamment sur l’anthropologie de la Chine, des rituels, du travail, du foyer, du genre, de la parenté, des transformations économiques et du post-socialisme. Ses recherches actuelles sont consacrées à la manière dont les habitants de la Chine rurale se créent un « chez-soi » dans le cadre des mutations politiques et économiques actuelles. Dans sa thèse de doctorat, elle défend l’idée selon laquelle les habitants d’un foyer s’attachent à celui-ci au travers du travail qu’ils fournissent les uns pour les autres. Au niveau théorique, elle tente de mettre en relation au travers du prisme intime du foyer les vastes processus traversant la société avec les projets de vie personnels.
Le projet de recherche mené par Charlotte Bruckermann au centre re:work étudie le travail productif, reproductif et rituel fourni par les femmes en Chine rurale et son impact sur la création de leurs foyers. Dans ce contexte, les femmes définissent la valeur accordée aux foyers, aux champs, à la nourriture et aux personnes et négocient leurs appartenances au travers des fossés générationnels et des changements de stratégie de subsistance. Au travers de comparaisons intergénérationnelles entre les personnes entrées dans l’âge adulte sous le maoïsme ou à l’ère de l’économie de marché, ce projet explore l’héritage du socialisme d’État ainsi que la portée du capitalisme contemporain en évaluant le travail des femmes. Plus largement, ce travail de recherche met en lumière l’efficacité matérielle, affective et rituelle du travail dans le processus de construction des lieux.
Publications
« Trading on Tradition. Tourism, Ritual, and Capitalism in a Chinese Village ». Modern China 42, no 2 (2016): 188‑224.
« Life in the Rural Shanxi House. Seasonal Resonances and Techniques of Transformation in North-Central China ». Thèse de doctorat, University of Oxford, 2013.
Dernière mise à jour: 04. Mars 2016
Professeur Christoph Conrad
Université de Genève, Suisse
Unpacking 'Global Aging'. Work-Retirement Arrangements between Demographic Scenarios and Welfare Regimes
Christoph Conrad est professeur d’histoire à l’Université de Genève (Suisse) depuis 2002. Il a travaillé auparavant au Friedrich-Meinecke-Institut de la Freie Universität de Berlin auprès de laquelle il a obtenu son doctorat en 1992. Ses thèmes de recherche sont l’histoire de l’État-providence et de la société de consommation, la théorie et l’histoire de l’historiographie ainsi que les problématiques liées à l’histoire comparée et transnationale. Il a travaillé comme chercheur ou professeur invité notamment au Center for European Studies de l’Université de Harvard, à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris, au Netherlands Institute for Advanced Study (NIAS), à l’Institut für die Wissenschaften vom Menschen (IWM) de Vienne et au Freiburg Institute for Advanced Studies (FRIAS).
Son projet de recherche actuel « Que se cache-t-il derrière le “vieillissement mondial” ? » se base sur ses travaux antérieurs concernant l’histoire de la catégorie de l’âge et du vieillissement en leur apportant une nouvelle dimension globale et contemporaine. Au cours des 20 à 25 dernières années, la perception de l’évolution de la population mondiale a connu un changement substantiel : on a assisté à un passage radical d’une peur de « l’explosion » ou de la « surpopulation » au vieillissement des populations et au « grisonnement » de la planète. Le terme de « vieillissement mondial » recouvre un ensemble de pratiques scientifiques et de gouvernance, un assemblage de stratégies scientifiques, politiques et économiques. Tant les organisations internationales, notamment les Nations-unies, que les instituts universitaires de recherche ou les think-tanks de l’industrie des assurances et de la finance ont été les fers de lance de ce concept.
La première phase de ce projet de recherche consistera à déterminer les facteurs démographiques ainsi que les aspects de la politique du savoir ayant entraîné ce changement de cap fondamental. Il s’agit avant tout d’étudier la diffusion et l’effet d’orientation de ce nouvel horizon de planification. La deuxième phase sera consacrée à un domaine particulièrement sensible dans les processus de définition du travail et du parcours de vie dans le contexte du processus mondial de vieillissement, à savoir les différentes formes de fin de vie et en particulier les passages du travail salarié à la retraite. Pour ce faire, non seulement des études de cas historiques feront l’objet d’une nouvelle analyse, mais des exemples actuels tirés de différentes régions du monde seront également examinés. L’un des objectifs essentiels est de déterminer dans quelle mesure l’analyse historique permet de formuler des prévisions et des propositions à l’égard des régimes futurs de parcours de vie à l’échelle mondiale.
Publications
« Mikro- und Makro-Pfadabhängigkeiten. Ein vergleichender Kommentar ». In Arbeit und Recht seit 1800. Historisch und vergleichend, europäisch und global, édité par Joachim Rückert, 219‑25. Köln: Böhlau, 2014.
« Was macht eigentlich der Wohlfahrtsstaat? Internationale Perspektiven auf das 20. und 21. Jahrhundert ». Geschichte und Gesellschaft 39, no 4 (2013): 555‑92.
« Social Policy History After the Transnational Turn ». In Beyond Welfare State Models. Transnational Historical Perspectives on Social Policy, édité par Pauli Kettunen et Klaus Petersen, 218‑40. Cheltenham: Edward Elgar, 2011.
avec Sebastian Conrad, éd. Die Nation schreiben. Geschichtswissenschaft im internationalen Vergleich. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2002.
avec Michael Lechner, et Welf Werner. « East German Fertility After Unification. Crisis or Adaptation? » Population and Development Review 22, no 2 (1996): 331‑58.
Vom Greis zum Rentner. Der Strukturwandel des Alters in Deutschland zwischen 1830 und 1930. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 1994.
« The Emergence of Modern Retirement. Germany in an International Comparison (1850-1960) ». Population. An English Selection 3 (1991): 171‑200.
avec Paul Johnson, et David Thomson, éd. Workers Versus Pensioners. Intergenerational Justice in an Ageing World. Manchester: Manchester University Press, 1989.
Dernière mise à jour: 04. Mars 2016
Dr des Michelle Engeler
Universität Basel, Bâle, Suisse
Life Plans of West African Academics
Michelle Engeler est chercheuse postdoctorale au Centre d’études africaines de Bâle (Suisse) où elle est membre du projet de recherche « Construire son Avenir : images de soi et pratiques de carrière des jeunes diplômés au Burkina Faso et au Mali » et coordinatrice du projet de communication scientifique « Aspirer au futur : pratiques et imaginaires des jeunes diplômés ».
Michelle Engeler a étudié l’anthropologie sociale, l’histoire et la géographie à l’Université de Bâle (Suisse) (lic. phil. ; 2006). À l’issue de ses études, elle a travaillé comme assistante au département de géographie de l’Université de Zurich (Suisse) (géographie politique ; 2007-2009) et au département de sciences sociales de l’Université de Bâle (Suisse) (anthropologie sociale ; 2011-2014). En 2013, elle a achevé sa thèse de doctorat consacrée aux relations entre les jeunes et l’État dans une petite ville située à la frontière de la Guinée. Dans sa thèse, elle met notamment en lumière la capacité d’agir des jeunes, les parcours de vie des différents acteurs ainsi que le processus de construction étatique.
Dans son projet de recherche au centre re:work, elle étudie les projets de vie (notamment en termes de mobilité) et les imaginaires sociaux des universitaires d’Afrique de l’Ouest en s’appuyant sur les histoires de vie d’hommes et de femmes qui ont étudié à l’Université de Ouagadougou (UO) au Burkina Faso dans les années 1960, 1970 et 1980. En analysant ces récits biographiques, elle souhaite comprendre les trajectoires de carrière, les identités et les utopies sociales des anciens étudiants de l’UO tout en les reliant aux transformations politiques passées et actuelles, aux idées sociétales et aux modes de mobilité.
Publications
« At the Crossroads. Youth and State Re-Making in Guéckédou, Guinea ». Thèse de doctorat, Universität Basel, 2013.
avec Carole Ammann. « “Guinée is back?” Ein Land zwischen Wandel und Kontinuität. » Afrika-Bulletin 152 (2013): 3.
« Listening, Experiencing, Observing. Reflections on Doing Fieldwork ». Basel Papers on Political Transformations, no 3 (2011): 20‑24.
avec Benedikt Korf, et Tobias Hagmann. « The Geography of Warscape ». Third World Quarterly 31, no 3 (2010): 385‑99.
« Bilder von Staat ». Tsantsa, no 14 (2009): 158‑71.
« Guinea in 2008. The Unfinished Revolution ». Politique Africaine, no 112 (2008): 87‑98.
avec Korf, Benedikt. « Geographien der Gewalt ». Zeitschrift für Wirtschaftsgeographie 51, no 3‑4 (2007): 221‑37.
Dernière mise à jour: 07. Mars 2016
Professeur Norbert Finzsch
Universität zu Köln, Cologne, Allemagne
The End of Slavery, the Role of the Freedmen's Bureau and the Introduction of Sharecropping in the American South, 1863 to 1880
norbert.finzsch(at)uni-koeln.de
Norbert Finzsch a étudié l’histoire, la littérature allemande, la sociologie et l’histoire de l’art aux universités de Cologne (Allemagne) et Bordeaux III (France). Après avoir obtenu son diplôme de fin d’études en 1977, il a effectué son cycle doctoral à Cologne et à Berkeley (Californie). En 1980, il a achevé sa thèse de doctorat consacrée à l’histoire des conditions de travail dans l’industrie minière en Californie de 1848 à 1860. En 1988, il a obtenu son habilitation grâce à un travail sur l’histoire des classes populaires en Rhénanie au XVIIIe et au début du XIXe siècle. Après avoir été professeur non titulaire à l’Université de la Ruhr de Bochum, Norbert Finzsch est devenu directeur adjoint du German Historical Institute de Washington DC en 1990. De 1992 à 2000, il a travaillé comme professeur d’histoire à l’Université de Hambourg, puis brièvement comme professeur d’anglais et d’histoire à l’Université Bordeaux III (2001) avant de rejoindre en 2001 l’Université de Cologne comme professeur d’histoire d’Amérique du Nord où il est toujours en poste. En 1996, 1997 et 1999/2000, il a été chercheur invité à l’Université de Californie à Berkeley, puis en 2012/2013, chercheur invité distingué à l’Institute for European Studies de Berkeley.
Ses thèmes de recherche vont de la cliométrie à la théorie du discours, de l’histoire afro-américaine à celle des génocides. Récemment, il a mené des travaux sur l’histoire des systèmes socio-écologiques et leurs répercussions sur la vie des groupes indigènes en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Son projet de recherche durant son séjour au centre re:work porte sur le développement de nouvelles formes de travail quasi capitaliste dans le Sud de l’Amérique à l’issue de la guerre de Sécession. Malgré les tentatives du gouvernement d’installer un régime de travail salarié dans le Sud, le système de métayage qui en découla ressemblait davantage à un mélange d’esclavage traditionnel et de travail salarié. Norbert Finzsch tente de démontrer que cela est la conséquence de différents facteurs : échec des programmes gouvernementaux visant à fournir des terres aux affranchis, mesures inadaptées du Bureau des affranchis qui constituait le principal organe en charge de la reconstruction, ainsi que tentatives des anciens propriétaires d’esclaves de réintroduire un système leur permettant de disposer d’une main-d’œuvre agricole bon marché. Si l’on tient compte également de la faiblesse du gouvernement républicain dans les anciens États esclavagistes ainsi que de la violence constante et systématique employée à l’égard des républicains, des hommes d’affaires venus du Nord et des affranchis s’engageant en politique, on comprend pourquoi le « travail libre » n’a jamais eu la moindre chance de s’imposer au sud de la ligne Mason-Dixon.
Finzsch a publié de nombreux articles et ouvrages consacrés à l’histoire des États-Unis et de l’Allemagne, à l’histoire comparée ainsi qu’à l’histoire du genre et de la sexualité.
Publications
« ‘The Intrusion Therefore of Cattle Is by Itself Sufficient to Produce the Extirpation of the Native Race’. Social Ecological Systems and Ecocide in Conflicts Between Hunter–Gatherers and Commercial Stock Farmers in Australia ». Settler Colonial Studies [= Special Issue Experiences, Actors, Spaces. Dimensions of Settler Colonialism in Transnational Perspective], 1 décembre 2015, 28 p.
« The Harlem Renaissance, 1919-1935. American Modernism, Multiple Modernities or Postcolonial Diaspora ». In Fractured Modernity. America Confronts Modern Times, 1890s to 1940s, édité par Thomas Welskopp et Alan Lessoff, 193‑212. München: Oldenbourg, 2012.
« Krise und »Rasse«. Wie Hypersegregation strukturellen Rassismus erzeugt ». In American Dream? Eine Weltmacht in der Krise, édité par Andreas Etgers et Winfried Fluck, 177‑94. Frankfurt am Main: Campus, 2011.
« The End of Slavery, the Role of the Freedmen’s Bureau and the Introduction of Peonage ». In The End of Slavery in Africia and the Americas. A Comparative Approach, édité par Ulrike Schmieder, Katja Füllberg-Stolberg, et Michael Zeuske, 141‑63. Berlin: LIT Verlag, 2011.
avec Michael Zeuske. « What Came after Emancipation? A Micro-Historical Comparison between Cuba and the United States ». In Humanitarian Intervention and Changing Labor Relations. The Long-Term Consequences of the Abolition of the Slave Trade, édité par Marcel van der Linden, 285‑318. Leiden: Brill, 2011.
« “[…] Extirpate or Remove That Vermine”. Genocide, Biological Warfare, and Settler Imperialism in the Eighteenth and Early Nineteenth Century ». Journal of Genocide Research 10, no 2 (2008): 215‑32.
Dernière mise à jour: 07. Mars 2016
Dr Isabella Löhr
Universität Osnabrück, DE
Research on the Run, or, the Global Networks of Academic Placement Policies, 1920s to 1950s
isabella.loehr@uni-osnabrueck.de
Isabella Löhr est assistante de recherche à l’Europainstitut de l’Université de Bâle. Elle a étudié les sciences de la culture et la philosophie et a obtenu son doctorat en histoire comparée des cultures et des sociétés auprès de l’Université de Leipzig. Dans sa thèse de doctorat consacrée à la mondialisation de la propriété intellectuelle, elle s’est intéressée à l’extension à l’échelle mondiale de la propriété intellectuelle depuis la fin du XIXe siècle et a montré que ce processus est étroitement lié à la mondialisation de la société, de la culture et de l’économie ainsi qu’à la création d’organisations internationales. De 2008 à 2013, elle a travaillé au département d’histoire de l’Université d’Heidelberg. Ses thèmes de recherche sont notamment le rapport entre l’État, la gouvernance et les processus de mondialisation, l’histoire sociale des réseaux internationaux, les biographies mondiales ainsi que la recherche historique sur la migration et les réfugiés.
Au centre re:work, Isabella Löhr s’intéresse aux réseaux mondiaux ayant permis aux universitaires de trouver des postes dans la première moitié du XXe siècle. Ce projet est consacré aux organisations d’aide aux réfugiés qui, notamment à partir des années 1930, aidèrent les chercheurs victimes de persécution à trouver un nouveau poste à l’étranger. Ces organisations tentèrent de trouver un équilibre entre travail auprès des réfugiés et aide humanitaire d’une part et autopromotion comme organisations purement scientifiques d’autre part. Une analyse plus poussée révèle toutefois que, dans la pratique, l’enregistrement des données concernant les parcours individuels et l’évaluation du travail scientifique et de la recherche en général pesaient plus lourd dans la balance que le motif humanitaire. Les organisations scientifiques d’aide aux réfugiés se transformèrent en agences internationales pour l’emploi qui offrirent aux chercheurs un accès à un marché du travail supranational qu’elles analysèrent et dont elles servirent les intérêts grâce à leurs dossiers individuels détaillés.
En étudiant les organisations d’aide aux réfugiés, ce projet met en lumière la naissance d’un marché du travail scientifique qui allait acquérir une envergure mondiale. Sont analysés les structures et les pratiques qui modelèrent le placement international de chercheurs ainsi que l’influence exercée par les contraintes et la persécution sur la manière dont les carrières scientifiques furent perçues et évaluées des années 1920 à 1950, période-clé pour les sociétés occidentales. Dans ce projet, Isabella Löhr examine en détails la manière dont ces organisations réussirent à se créer un accès aux différents marchés du travail universitaires et à internationaliser largement ces marchés en faisant appel à la solidarité transfrontalière, en alliant recherche et politique en matière de réfugiés ainsi qu’en introduisant des procédures standardisées permettant de définir et d’évaluer ce qu’est une « bonne recherche ».
Publications
avec Andrea Rehling, éd. Global Commons im 20. Jahrhundert. Entwürfe für eine globale Welt [= Jahrbuch für Europäische Geschichte/European History Yearbook, 15]. München: Oldenbourg, 2014.
« Solidarity and the Academic Community. The Support Networks for Refugee Scholars in the 1930s ». In Histories of Transnational Humanitarianism. Between Solidarity and Self-Interest [= Journal of Modern European History, 12 (2)], édité par Daniel Laqua et Charlotte Alston, 231‑46. München: C.H. Beck, 2014.
« Le droit d’auteur et la Première Guerre mondiale. Un exemple de coopération transnationale européenne ». Le mouvement social 244, no 1 (2013): 67‑80.
« Transnational Cooperation in Wartime. The International Protection of Intellectual Property Rights During World War I ». In The Foundations of Worldwide Economic Integration. Powers, Institutions, and Global Markets, 1850–1930, édité par Niels P. Petersson et Christoph Dejung, 205‑27. Cambridge: Cambridge University Press, 2013.
avec Madeleine Herren, éd. Lives Beyond Borders. A Social History, 1880–1950 [= Comparativ, 23 (6)]. Leipzig: Leipziger Universitätsverlag, 2013.
avec Roland Wenzlhuemer, éd. The Nation State and Beyond. Governing Globalization Processes in the 19th and Early 20th Century. Berlin: Springer, 2013.
Die Globalisierung geistiger Eigentumsrechte. Neue Strukturen internationaler Zusammenarbeit 1886–1952. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2010.
Dernière mise à jour: 12. Février 2016
Professeure Anupama Rao
Columbia University, New York, ÉUA
Dalit Bombay. Stigma, Precarity, and the Everyday Life of Outcaste Labor
Anupama Rao s’intéresse, tant dans ses recherches que dans l’enseignement qu’elle dispense, à l’histoire de l’anticolonialisme, aux études de genre et de la sexualité, aux problématiques liées à la notion de caste et de race, à l’anthropologie historique, à la théorie sociale et aux généalogies coloniales des droits humains et de l’humanitarisme. Dans son ouvrage The Caste Question (University of California Press, 2009), elle étudie la subalternité de caste et particulièrement le rôle qu’a joué la pensée anti-caste (et ses penseurs) dans la production de généalogies alternatives de la formation du sujet politique en contribuant à diffuser certains universels politiques. Elle est également l’auteure de nombreuses publications consacrées au colonialisme et à l’humanitarisme ainsi qu’aux histoires non occidentales du genre et de la sexualité.
Elle est co-responsable d’un projet consacré à « l’urbanisme subalterne » subventionné par le Heyman Center for the Humanities et par le projet « Women Creating Change » hébergé par le Center for the Study of Social Difference de l’Université de Columbia. Elle est également co-responsable d’un projet financé par la Mellon Foundation et l’International Institute of Asian Studies (Leyde) consacré aux « spatialités asiatiques » et est rédactrice en chef de la revue Comparative Studies in South Asia, Africa, and the Middle East.
Anupama Rao a obtenu sa licence ès lettres (B.A.) avec mention auprès de l’Université de Chicago et son doctorat au sein du programme interdépartemental d’anthropologie et d’histoire de l’Université du Michigan. Elle a été présidente de la Society for the Advancement of the History of South Asia (SAHSA) de l’American Historical Association (2010), directrice du projet « Le libéralisme et ses altérités » au Center for the Critical Analysis of Social Difference de l’Université de Columbia, et a été membre du South Asia Council of the Association for Asian Studies de 2010 à 2012. Elle a bénéficié de bourses accordées par l’ACLS, l’American Institute for Indian Studies, la Mellon Foundation, le National Endowment for the Humanities et le SSRC. En 2008/2009, elle a été chercheuse en résidence au National Humanities Center et, en 2010/2011, chercheuse au Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences à Stanford.
Au centre re:work, Anupama Rao travaille sur un projet intitulé « Dalit Bombay » dans lequel elle examine les rapports entre caste, culture politique et vie quotidienne dans le Bombay colonial et postcolonial.
Publications
More, Satyendra. Memoirs of a Dalit Communist. The Many Worlds of R.B. More (Edited and Introduced by Anupama Rao). Édité par Anupama Rao. Traduit par Wandana Sonalkar. Delhi: LeftWord, 2019.
avec Saurabh Dube, éd. Crime Through Time. New Delhi: Oxford University Press, 2013.
« Violence and Humanity. Or, Vulnerability as Political Subjectivity ». Social Research. An International Quarterly 78, no 2 (2011): 607‑32.
« India and Global History ». History and Technology 26, no 1 (2010): 77‑84.
The Caste Question. Dalits and the Politics of Modern India. Berkeley, CA: University of California Press, 2009.
avec Steven Pierce, éd. Discipline and the Other Body. Correction, Corporeality, Colonialism. Durham, NC: Duke University Press, 2006.
avec Shani D’Cruze, éd. Violence, Vulnerability and Embodiment [= Special Issue Gender & History, 16 (3)]. Oxford: Blackwell, 2004.
Gender & Caste, éd. New Delhi: Kali for Women, 2003.
Dernière mise à jour: 4 juin 2020
Professeur Stephen Rockel
University of Toronto, Canada
Community and Identity in the East African Slave Trade. From the Great Lakes to the Indian Ocean Coast
Stephen J. Rockel a enseigné l’histoire de l’Afrique à l’Université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud), à l’Université d’Addis-Abeba (Éthiopie) et à l’Université de Toronto (Canada). Il consacre ses recherches à l’histoire du travail, à l’esclavage et à l’urbanisation ainsi qu’à l’histoire politique de l’impérialisme, de la guerre et du conflit. Bien qu’il se soit spécialisé sur l’histoire de l’Afrique de l’Est et, dans une certaine mesure, de l’Afrique du Sud, il s’intéresse également à la région de l’Océan indien. Ses récents projets de recherche, ainsi que ses projets actuels, traitent notamment des histoires plurielles de Tabora, ville marchande de l’Afrique de l’Est au XIXe siècle, de l’autobiographie d’Adrian Atiman, esclave affranchi et premier Africain à obtenir le titre de docteur en médecine en Tanzanie, ainsi que de l’agropastoralisme dans l’Est de la Tanzanie.
Au centre re:work, il étudie l’histoire de l’esclavage le long de la principale route caravanière de la Tanzanie moderne, voie commerciale majeure de l’Afrique de l’Est au XIXe siècle. Ce projet poursuit trois objectifs. Premièrement, il s’agit de déterminer dans quelle mesure la route allant du lac Tanganyika aux ports de l’Océan indien situés à hauteur de Zanzibar (la côte Mrima) jouait un rôle important dans le commerce d’esclaves en Afrique de l’Est et dans la région de l’Océan indien. Ce rôle est controversé. Des histoires-clés montrent que cette route, avec ses lieux de halte destinés aux caravanes et ses villes marchandes, a facilité le commerce de l’ivoire destiné à l’exportation et de textiles et autres biens industriels importés. Les routes commerciales se sont développées lorsque les Africains de l’Est ont rejoint le système capitaliste mondial qu’ils adaptèrent à leurs habitudes de consommation. En ce sens, l’esclavage a fait suite au commerce. Toutefois, certains travaux évoquent cette voie commerciale comme étant la « route des esclaves ». Or, tout semble indiquer que seul un petit nombre de captifs atteignirent la côte via le centre de la Tanzanie alors que des dizaines de milliers de personnes empruntaient cette même route chaque année.
Deuxièmement, ce projet vise à étudier l’esclavage dans le contexte de l’émergence de nouvelles communautés urbaines. Un grand nombre d’esclaves de différentes origines résidaient dans les villes situées le long des principales routes caravanières et étaient incorporés au sein des chefferies se consacrant au commerce. Leur travail permit de garantir l’existence d’infrastructures commerciales et urbaines jusqu’à la période coloniale. De même, la reproduction de communautés d’esclaves contribua à l’apparition d’une culture commune pluriethnique. Même si la route caravanière principale n’était pas une « route des esclaves », on constate que plusieurs « îlots » d’esclavage se sont formés sur son tracé en l’espace d’un siècle de commerce d’esclaves, de migration et de peuplement.
Enfin, il s’agit de retracer la généalogie de la théorie selon laquelle la voie principale était une « route des esclaves ». Cette idée est inscrite dans les sources coloniales et missionnaires qui ont ensuite influencé différents auteurs. De telles perspectives adoptent souvent une vision étroite présentant l’histoire de l’esclavage en Afrique de l’Est comme la conséquence de la cruauté des Arabes et des Swahili, et faisant ainsi l’impasse sur la vaste implication d’acteurs européens, arabes, indiens et africains.
Publications
« The Tutsi and the Nyamwezi. The Transformation of Agro-Pastoralism in Nineteenth-Century Western Tanzania ». In Bridging Histories of East and Central Africa, édité par Achim von Oppen, Katharina Zöller, et Geert Castryck, forthcoming.
« Between Pori, Pwani and Kisiwani. Overlapping Labour Cultures in the Caravans, Ports and Dhows of the Western Indian Ocean ». In The Indian Ocean. Oceanic Connections and the Creation of New Societies, édité par Abdul Sheriff et Engseng Ho, 95‑122. London: Hurst, 2014.
« Decentering Exploration in East Africa ». In Reinterpreting Exploration. The West in the World, édité par Dane Keith Kennedy, 172‑94. Oxford: Oxford University Press, 2014.
« New Labor History in Sub-Saharan Africa. Colonial Enslavement and Forced Labor ». International Labor and Working-Class History 86 (2014): 159‑72.
« Slavery and Freedom in Nineteenth Century East Africa. The Case of Waungwana Caravan Porters ». African Studies 68, no 1 (2009): 87‑109.
Carriers of Culture. Labor on the Road in Nineteenth-Century East Africa. Portsmouth, NH: Heinemann, 2006.
« Forgotten Caravan Towns in 19th Century Tanzania. Mbwamaji and Mpwapwa ». Azania. Archaeological Research in Africa 41, no 1 (2006): 1‑25.
Dernière mise à jour: 09. Mars 2016
Professeur Paul-André Rosental
Sciences Po, Paris, France
Growth, Precarious Employment, and Social Inequalities. A Comparative Eurasian Study
Paul-André Rosental est depuis 2009 professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po, où il est directeur-adjoint à la recherche au Centre d’histoire. Il a créé et codirige le groupe de recherche Esopp du Centre de Recherches Historiques, consacré à l’histoire des politiques sociales, démographiques et sanitaires, et est chercheur associé à l’Institut National d’Études Démographiques.
Il conduit, dans une perspective historique, sociologique et médicale un programme Senior Advanced Grant du European Research Council consacré aux effets de l’exposition aux poussières minérales sur les maladies professionnelles et environnementales. Il dirige une douzaine de thèses dans ces différents domaines.
Diplômé d’HEC, Paul-André Rosental a entamé sa carrière au Centre National de la Recherche Scientifique, dans le cadre d’une enquête collective consacrée à l’histoire longue des mobilités et des inégalités. Après une thèse sous la direction de Jacques Revel, il a été maître de conférences puis, à partir de 2003, directeur d’études à l’EHESS, où il a dirigé le Centre de Recherches Historiques. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire des migrations et de la famille ; sur la santé publique ; et sur les recompositions de l’eugénisme après 1945.
Au sein de re:work, Paul-André Rosental travaillera sur les formes de précarité et d’incertitude de la relation salariale au cours de la période des Trente Glorieuses. L’affaiblissement du modèle de croissance fordiste et keynésien ainsi que les effets de la globalisation laissent volontiers penser que les économies les plus avancées connaissent aujourd'hui un recul de la « sécurité » qui formait le cœur de leur compromis social et d’une citoyenneté sociale parvenue à son apogée. Elles connaîtraient de nos jours la déstabilisation d’un modèle de bien-être social qui aurait mis des décennies à parvenir à maturation. Le présent projet amorcera une comparaison entre les conséquences sociales du régime de haute croissance économique qu’ont connu après la Seconde Guerre Mondiale la France et le Japon, et celles qui s’observent de nos jours en Chine : les évolutions en cours dans ce pays seront analysées non pas avec l’idée de produire un modèle interprétatif unique, mais de placer le projecteur sur des processus moins visibles couramment dans l’histoire des Trente Glorieuses. Cette comparaison sera effectuée en liaison aves Gilles Guiheux (Université de Paris-Diderot) pour la Chine et Bernard Thomann (Inalco) pour le Japon.
Publications
Éd. Silicosis. A World History. Baltimore, MD: Johns Hopkins University Press, 2017.
avec Thomas Cayet, éd. Internationalisation des politiques sociales et du droit au XXe siècle [= Dossier, Le Mouvement Social, 244 (3)]. Paris: La Découverte, 2013.
« Eugenics and Social Security in France before and after the Vichy Regime ». Journal of Modern European History 10, no 4 (2012): 540‑62.
avec Stéphane Buzzi, et Jean-Claude Devinck. La santé au travail, 1880-2006. Paris: La Découverte, 2010.
Health and Safety at Work. A Transnational History [= Journal of Modern European History, 7 (2)] , éd. München: C.H. Beck, 2009.
Histoire politique des populations [= Annales. Histoire, Sciences Sociales, 61 (1)] , éd. Pais: EHESS, 2006.
L’intelligence démographique. Sciences et politiques des populations en France, 1930-1960. Paris: Odile Jacob, 2003.
Les sentiers invisibles. Espaces, familles et migrations dans la France du 19e siècle. Paris: EHESS, 1999.
Dernière mise à jour: 09. Avril 2019
Dr Sabine Rutar
Institut für Ost- und Südosteuropaforschung, Ratisbonne, Allemagne
Life and Labour in Cold War Borderland. Shipyard and Port Workers' Milieus in the Northeastern Adriatic, 1945-1990
Sabine Rutar a obtenu en 2001 son doctorat dans le domaine de recherche « Histoire et civilisation » auprès de l’Institut universitaire européen de Florence. Par la suite, elle a travaillé au sein du Georg-Eckert-Institut für internationale Schulbuchforschung de Braunschweig (2001/2002), de l’Institut für soziale Bewegungen de Bochum (2003-2007) ainsi que de l’Institut für Ost- und Südosteuropaforschung de Ratisbonne (depuis 2008). En 2007/2008, elle a été boursière du programme Feodor Lynen de la fondation Humboldt à l’Université de Koper (Slovénie) et en 2012/2013 chercheuse au centre de recherche Imre Kertész de Iéna. En 2009, elle a été nommée rédactrice en chef et en 2014, directrice de rédaction de la revue trimestrielle Südosteuropa : Zeitschrift für Politik und Gesellschaft. Ses thèmes de recherche sont l’histoire sociale et culturelle européenne comparée du XIXe au XXIe siècle. Parmi ses champs de prédilection se trouvent le travail (dans le Trieste habsbourgeois, en Yougoslavie à l’époque du national-socialisme, dans le cas des dockers et des ouvriers des chantiers navals en Yougoslavie durant la Guerre froide) ainsi que les problématiques liées aux guerres (guerres des Balkans, Seconde Guerre mondiale, guerres de Yougoslavie) et aux frontières (notamment dans le Nord-Est de la région adriatique).
Le projet de recherche qu’elle mène au centre re:work est consacré aux milieux des dockers et des ouvriers des chantiers navals à Rijeka (Croatie) et à Koper (Slovénie) ainsi qu’à Trieste et à Monfalcone en Italie durant la Guerre froide. Cette recherche s’articule autour des questions de la (re-)construction des milieux de travail ainsi que de la (ré-)instauration de relations de travail le long de la frontière italo-yougoslave pendant l’après-guerre, soit dans un espace frontalier pluriethnique qui demeura contesté sur le plan étatique, politique et national au moins jusqu’en 1954. Comment s’est déroulée de part et d’autre de la frontière idéologique la reconstruction d’un nouvel ordre social, un processus marqué par des recoupements variés ? Comment les ouvriers ont-ils été intégrés dans le modèle social ? Une micro-étude comparée des milieux ouvriers des deux côtés de cette frontière entre l’Est et l’Ouest, plutôt poreuse comparée à d’autres, recèle un fort potentiel au plan méthodologique, notamment pour des recherches futures. Dans le cadre de cette recherche, Sabine Rutar fait le lien entre les processus généraux de transformation traversant les sociétés italienne et yougoslave d’après-guerre et les changements et la (re-)constitution des relations de travail au niveau local. Ce projet vise à analyser le rapport entre dictature et démocratie et contribue à dépasser l’imaginaire bipolaire qui domine souvent l’historiographie européenne de la Guerre froide en favorisant une approche véritablement européenne de l’histoire contemporaine du travail après 1945.
Publications
Violence in Late Socialist Public Spheres [= Special Issue European History Quarterly, 42 (2)], éd., 2015.
« Containing Conflict and Enforcing Consent in Titoist Yugoslavia. The 1970 Dockworkers’ Strike in Koper (Slovenia) ». European History Quarterly 45, no 2 (2015): 275‑94.
« Epistemologische Grenzen und europäische Zeitgeschichte am Beispiel der nordöstlichen Adriaregion ». Europa Regional 22.2014, no 3‑4 (2015): 192‑206.
« Versponnene Fäden. Kriegsnarrative im jugoslawischen Raum ». In Traumata der Transition. Der Untergang Jugoslawiens in interdisziplinärer Sicht, édité par Svjetlan Lacko Vidulić et Boris Previšić, 133‑60. Tübingen: Francke, 2015.
« „Unsere abgebrochene Südostecke ...“ Bergbau im nördlichen Jugoslawien (Slowenien) unter deutscher Besatzung (1941-1945) ». In Arbeit im Nationalsozialismus, édité par Marc Buggeln et Michael Wildt, 273‑92. Göttingen: De Gruyter Oldenbourg, 2014.
« Nationalism in Southeast Europe since 1970 ». In The Oxford Handbook of the History of Nationalism, édité par John Breuilly, 515‑34. Oxford: Oxford University Press, 2013.
Beyond the Balkans. Towards an Inclusive History of Southeastern Europe, éd. Münster: LIT Verlag, 2010.
Kultur - Nation - Milieu. Sozialdemokratie in Triest vor dem Ersten Weltkrieg. Essen: Klartext, 2004.
Dernière mise à jour: 09. Avril 2016
Dr James Williams
جامعة زايد (Université Zayed), Dubaï, ÉAU
Nightwatching. Male Migrant Networks and the Sustenance of Brotherhood in Cape Town
James Williams a obtenu son doctorat en anthropologie auprès de l’Université John Hopkins en 2013. Dans son travail de recherche, il s’intéresse aux opérations économiques menées au Cap par les réseaux transnationaux de jeunes migrants masculins non accompagnés. Suivant ces migrants dans leur travail et leur tentative de survivre dans l’enfer urbain sud-africain, il étudie la manière dont ces jeunes hommes s’entraident dans un paysage urbain hostile afin de réduire les risques et d’échapper à la surveillance étatique, et comment ils s’organisent en réseaux entrepreneuriaux efficaces leur permettant de générer des revenus.
Son projet de recherche au centre re:work est intitulé « Garde de nuit : les réseaux de migrants masculins et l’entretien de la fraternité au Cap ». Dans cette recherche, il s’attache à déterminer la manière dont les jeunes vivent en toute discrétion au sein d’un ou de plusieurs foyers de célibataires au Cap. Il adopte l’approche du parcours de vie afin d’étudier les types de domesticité que ces formes de création d’un chez-soi et de reproduction domestique adoptées par les migrants hommes à la fois produisent et empêchent. Ce projet s’appuie sur la recherche ethnographique qu’il mène en Afrique du Sud depuis 2007.
James Williams est actuellement professeur adjoint au département de lettres, sciences humaines et sociales de l’Université Zayed de Dubaï. Il travaille également en tant que conseiller au sein du programme de la fondation Harry F. Guggenheim destiné aux jeunes universitaires africains.
Publications
avec Felicitas Hentschke, éd. To Be at Home. House, Work, and Self in the Modern World. München: De Gruyter Verlag Oldenbourg 2018.(Work in Global and Historical Perspective, vol. 5).
« Evil ». In The SAGE Encyclopedia of War. Social Science Perspectives, édité par Paul Joseph et J. Geoffrey Golson, n/s. Thousand Oaks, CA: SAGE Publications, sous presse.
« Poor Men with Money. On the Politics of Not Studying the Poorest of the Poor in Urban South Africa ». Current Anthropology 56, no S11 (2015): 24‑32.
avec Pamela Reynolds. « Youth. Urban ». In New Encyclopedia of Africa, édité par John Middleton et Joseph C. Miller, 2e éd., vol. 5: 293‑96. Detroit, MI: Scribner’s Sons, 2008.
Dernière mise à jour: 15. Janvier 2019