Dr Rukmini Barua
Universität Göttingen, Allemagne
Intimacy and Dispossession: Working Lives in the Margins of Delhi
Rukmini Barua a obtenu récemment son doctorat en histoire au Centre d’études de l’Inde moderne de l’Université de Göttingen. Elle a étudié auparavant la sociologie à la Delhi School of Economics. Dans sa thèse, elle s’est concentrée sur les quartiers ouvriers d’Ahmedabad. En s’appuyant à la fois sur des recherches en archives et une étude ethnographique, elle a retracé l’histoire plurielle des zones industrielles d’Ahmedabad des années 1920 aux années 2000. Elle a examiné notamment certains aspects des pratiques politiques locales, les rapports de propriété et les violences communautaires afin de reconstruire l’histoire de la transformation des espaces de travail d’Ahmedabad. Elle a mené une recherche sur le terrain dans deux quartiers situés dans l’Est de la ville : un territoire anciennement marqué par l’industrie textile et une zone industrielle récente. Grâce à cette approche comparée, elle a tenté de dégager les dynamiques quotidiennes de ces deux formations socio-spatiales interconnectées.
Dans ses recherches doctorales et postdoctorales, Rukmini Barua analyse différentes dimensions de la vie quotidienne dans les quartiers ouvriers en Inde. Ses thèmes de recherche sont l’informalité, les politiques ouvrières et la médiation, la transformation des espaces urbains, les rapports de propriété ainsi que le genre. Au centre re:work, elle travaille à la rédaction d’un article s’appuyant sur le matériel qu’elle a rassemblé dans le cadre de sa recherche postdoctorale, récits oraux et histoires de vie recueillis à Wazirpur, zone industrielle du Nord de Delhi.
Au cours des cinquante dernières années, Delhi a connu des changements phénoménaux sur le plan urbain, industriel et démographique. Un vaste phénomène de précarisation sous-tend ces transformations. Dans son projet de recherche postdoctorale, Rukmini Barua tente de comprendre la transformation des univers domestiques des travailleurs pauvres de Delhi à l’époque contemporaine. Pour ce faire, elle analyse de manière globale la composition sociale des foyers, tout en se concentrant sur l’apparition de différentes configurations domestiques, l’émergence des liens amoureux, les processus de négociation de la vie conjugale et de fondation d’un ménage ainsi que les menaces qui pèsent sur ce dernier dans un contexte marqué par la précarité.
Publications
« The Textile Labour Association and Dadagiri. Power and Politics in the Working-Class Neighborhoods of Ahmedabad ». International Labor and Working-Class History 87 (2015): 63–91.
Dernière mise à jour: 13 avril 2018
Dr Alla Bolotova
Европейский Университет в Санкт-Петербурге (Université européenne à Saint-Pétersbourg), Russie
Life and Work in Single Industry Towns in the Russian Arctic
Alla Bolotova est chercheuse au sein du département d’anthropologie de l’Université européenne de Saint-Pétersbourg. Elle a obtenu son doctorat en sociologie avec mention très honorable à l’Université de Laponie en 2014. Dans sa thèse, elle s’est intéressée à la manière dont les habitants des nouvelles villes industrielles de la périphérie nord de l’URSS percevaient l’environnement pendant l’époque soviétique ainsi qu’à leurs interactions avec ces environnements naturels. Elle y définit et analyse également les concepts de nature caractéristiques du discours officiel soviétique. Ses thèmes de recherche actuels sont les communautés industrielles et les interactions humain-environnement dans l’Arctique.
Au centre re:work, Alla Bolotova travaille sur un projet intitulé « Vie et travail dans les villes mono-industrielles de l’Arctique russe ». Dans ce projet, elle analyse la vie des habitants des nouvelles villes industrielles érigées au XXe siècle dans l’Arctique russe. Grâce à une étude ethnographique et historique détaillée, Alla examine l’expérience qu’y firent différentes générations d’habitants du Nord en termes de travail et de logement à l’époque soviétique et post-soviétique en tenant compte des processus d’industrialisation et d’urbanisation à l’œuvre tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Publications
« Colonization of Nature in the Soviet Union. State Ideology, Public Discourse, and the Experience of Geologists ». Historical Social Research 29, nᵒ 3 (2004): 104‑23.
« Conquering Nature and Engaging with the Environment in the Russian Industrialised North ». PhD dissertation, University of Lapland, 2014.
« Engaging with the Environment in the Industrialized Russian North ». Suomen Antropologi: Journal of the Finnish Anthropological Society 36, nᵒ 2 (2012): 28‑36.
« Habitual Risk Taking in Dzerzhinsk. Daily Life in the Capital of Soviet Chemistry ». Research in Social Problems and Public Policy 14 (2007): 223–252.
« Loving and Conquering Nature. Shifting Perceptions of the Environment in the Industrialised Russian North ». Europe-Asia Studies 64, nᵒ 4 (2012): 645–671.
avec Florian Stammler « How the North Became Home. Attachment to Place among Industrial Migrants in the Murmansk Region of Russia ». In Migration in the Circumpolar North. Issues and Contexts, édité par Lee Huskey et Chris Southcott, 193‑220. Alexandria, VA: CCI Press, 2010.
Dernière mise à jour: 01. octobre 2016
Professor Frank Bösch
Universität Potsdam, Allemagne
Turning into the Present: Global Events and the Transformation of Germany around 1979
Frank Bösch est directeur du Centre d’histoire contemporaine de Potsdam et professeur d’histoire européenne et allemande du XXe siècle à l’Université de Potsdam. Après avoir étudié à Hambourg et Göttingen, il a obtenu son doctorat en 2001 à Göttingen grâce à une thèse consacrée à l’Union démocratique chrétienne (CDU) de 1945 à 1969. Il a enseigné en tant que maître de conférences à l’Université de Bochum (2002-2007) et en tant que professeur à l’Université de Giessen où il a également dirigé l’école doctorale « Événements médiatiques transnationaux ». En 2005, il a été chercheur associé de l’Institut historique allemand de Londres.
Il est l’auteur de plusieurs monographies consacrées notamment à l’histoire des médias, à l’impact des scandales dans la Grande-Bretagne victorienne et en Allemagne impériale ainsi qu’à l’histoire sociale des partis et des clubs politiques. Frank Bösch coédite la revue à comité de lecture Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History et codirige plusieurs collections d’ouvrages.
En 1979, une série d’événements d’importance mondiale entraînent différents changement de paradigme. Même s’ils ont lieu dans des pays plus ou moins lointains, les révolutions en Iran et au Nicaragua, les manifestations en Pologne, les changements économiques en Grande-Bretagne et en Chine, l’accident nucléaire près de Harrisburg, le deuxième choc pétrolier ou encore les « boat people » fuyant le Vietnam ont des répercussions en Allemagne, modifiant les perceptions, les pratiques et les décisions politiques. La plupart de ces événements ont posé de véritables défis qui demeurent aujourd’hui encore des sujets sensibles : néolibéralisme, islamisme radical, transformation du socialisme, problèmes énergétiques ou encore grands déplacements de réfugiés. Dans le cadre de ce projet, j’analyse l’apparition de ces événements simultanés et leur impact transnational en République fédérale d’Allemagne. Je considère ces changements comme des réactions aux crises de la fin des années 1970 et comme des manifestations et des pratiques de la mondialisation.
Publications
Zeitenwende 1979. Die Welt am Beginn unserer Gegenwart. München: C.H. Beck, sous presse.
Wege in die digitale Gesellschaft. Computernutzung in der Bundesrepublik 1955-1990, éd. Göttingen: Wallstein Verlag, 2018.
avec Caroline Moine, et Stefanie Senger, éd. Internationale Solidarität. Globales Engagement in der Bundesrepublik und der DDR. Göttingen: Wallstein Verlag, 2018.
« Arbeit, Freizeit, Schlaf. Alltagspraktiken als Perspektive der bundesdeutschen Zeitgeschichte ». In Mehr Als Eine Erzählung. Zeitgeschichtliche Perspektiven auf die Bundesrepublik, édité par Frank Bajohr, Anselm Doering-Manteuffel, Claudia Kemper, Detlef Siegfried, et Axel Schildt, 301‑13. Göttingen: Wallstein, 2016.
« L’année 1979. Transformations globales et bouleversements annonciateurs ». Histoire, Économie & Société 35, no 2 (2016): 77‑92.
Mass Media and Historical Change. Germany in International Perspective, 1400 to the Present. Traduit par Freya Buechter. New York, NY: Berghahn, 2015.
« Zwischen Schah und Khomeini. Die Bundesrepublik Deutschland und die islamische Revolution im Iran ». Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte 63, no 3 (2015): 319–350.
« Energy Diplomacy. West Germany, the Soviet Union and the Oil Crises of the 1970s ». Historical Social Research 39, no 4 (2014): 165‑85.
« Moving History. Fictional Films and the Nazi Past in Germany since the Late 1970s ». In Popular Historiographies in the 19th and 20th Centuries. Cultural Meanings, Social Practices, édité par Sylvia Paletschek, 103‑20. Oxford: Berghahn, 2011.
Dernière mise à jour: 24. septembre 2018
Dr Naveen Chander
University of Delhi, l'Inde
Displaced Destinies: Transformation of Working Class Lives in Contemporary Delhi
Naveen Chander a obtenu son doctorat en 2014 au département de sciences politiques de l’Université de Delhi. Dans sa thèse, il s’est intéressé au contexte historique et social dans lequel se sont articulés les débats et les mouvements autour de la question de la langue, notamment au mouvement en faveur de l’introduction de l’hindi comme langue officielle dans le Nord de l’Inde du début du xxe siècle aux années 1960. Dans cette recherche, Naveen Chander a mis en lumière les continuités et les luttes existantes entre les différentes tendances au sein du mouvement en faveur de l’hindi ainsi que les potentialités duelles de la revendication linguistique, l’une hégémonique, l’autre démocratique. Il a également travaillé au sein du Programme sur les langues indiennes du Centre for the Study of Developing Societies qui vise à archiver et présenter sous forme de résumé critique en hindi des textes de sciences sociales publiés au cours des trente dernières années voire pour certains il y a 80 ans.
Il s’engage également à la fois en tant que chercheur et militant sur les thèmes de la ville et de la main-d’œuvre. Il s’intéresse tout particulièrement aux travailleurs migrants employés dans le bâtiment à Delhi, au déplacement des travailleurs et des habitants des bidonvilles ainsi qu’à la condition de la main-d’œuvre contractuelle et à ses revendications politiques. En tant que chercheur, Naveen Chander analyse du point de vue historique l’influence de la classe ouvrière sur la politique urbaine de Delhi et la production de l’informalité. Dans le cadre de sa bourse ICAS, il a étudié l’histoire contemporaine de la classe ouvrière à Delhi.
Son projet de recherche au centre re:work est intitulé « Destins déplacés : transformation du travail et de la vie des travailleurs à Delhi à l’époque contemporaine ». Dans ce projet, il se penche sur l’histoire contemporaine de la classe ouvrière en retraçant les transformations du monde du travail et des relations laborales dans la ville de Delhi. Pour ce faire, il se concentre sur la construction et la déconstruction des quartiers ouvriers de Sabzi Mandi-Ghantaghardans le Nord de Delhi et de Karmpura dans l’Ouest. Il étudie sous un angle historique et ethnographique ces localités ainsi que les expériences de leurs habitants. En étudiant la vie des travailleurs avant tout à l’échelle de leur quartier, il retrace l’apparition, la contestation et la fragmentation du fort militantisme de la classe ouvrière de cette ville. Au cours de son séjour au centre re:work, Naveen Chander travaille à la rédaction d’un article en s’appuyant sur les récits oraux et les histoires de vie qu’il a recueillis grâce à une recherche menée sur le terrain à Delhi dans deux sites différents ainsi que sur des documents d’archives étudiés dans le cadre de sa bourse de recherche postdoctorale ICAS:MP.
Professor Iris Därmann
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
Serving. On the Cultural History of Infamy
daermann(at)culture.hu-berlin.de
Iris Därmann est professeure de théorie et d’esthétique culturelles à l’Institut d’histoire et de théorie culturelles de l’Université Humboldt de Berlin. Elle a étudié la philosophie, la sociologie et la psychologie sociale à l’Université de la Ruhr de Bochum où elle a obtenu son doctorat en 1993 grâce à une thèse consacrée à « Tod und Bild » (La mort et l’image). En 2003, elle a obtenu son habilitation de philosophie et d’histoire et de théorie culturelles grâce à son étude « Fremde Monde der Vernunft » (Lunes étrangères de la raison). En 2005/2006, elle a été senior fellow au Centre international d’études culturelles (IFK) de Vienne. De 2007 à 2008, elle a été chercheuse associée au cluster d’excellence « Fondements culturels de l’intégration sociale » de l’Université de Constance et en 2012/2013, chercheuse associée au Centre de recherche international sur les technologies culturelles et la philosophie des médias (IKKM) de l’Université Bauhaus de Weimar. Depuis 2012/2013, elle est la représentante du groupe de recherche « Oikomia/Ökonomie » du cluster d’excellence « Topoi » et chef de projet au sein du Centre de recherche (SFB) « Transformations de l’Antiquité ». De 2012 à 2014, elle a appartenu au groupe de recherche « Pictogrammes » du cluster d’excellence « Image, savoir, arrangement ». Depuis 2016, elle est membre du conseil consultatif de la Fondation Aby Warburg. Ses thèmes de recherche sont notamment les pratiques et les théories de l’image, l’économie du don et la philosophie politique dans le contexte colonialiste.
Au centre re:work, Iris Därmann travaille sur l’histoire culturelle du service. Au-delà de la simple économie, la société des services tire son crédit symbolique et son capital imaginaire d’un beneficium servi auquel elle déroge elle-même. Mais comment une éthique du servir, dont la société des services se nourrit aujourd’hui encore telle un parasite, a-t-elle pu se développer à partir du service des esclaves tant méprisé dans l’Antiquité ? Quelles transformations et perversions de la notion de service ont permis le projet économique de la société des services ? L’invention de « l’homme servile » (Sloterdijk) ainsi qu’une réflexion sur les modes d’existence et les formes de vie organisés autour d’un refus radical du servir jouent ici un rôle central.
Publications
« Zur Nummerntätowierung im Konzentrations- und Vernichtungslager Auschwitz-Birkenau ». In Unter die Haut. Tätowierungen als Logo- und Piktogramme, édité par Iris Därmann et Thomas Macho, 231‑53. Paderborn: Fink, 2017.
«„Ein Gott als Dienstbote“. Nietzsches Beitrag zu einer Ideen- und Kulturgeschichte der Dienstleistungsgesellschaft». Nietzsche-Studien 44, no 1 (2015): 54–66.
«Teoria sociale del dono, teoria de dono della cultura. L’Essai sur le don di Marcel Mauss ». In Rethinking Exchange. Itineraries through Economy, Sociology and Philosophy / Ripensare lo scambio. Itinerari tra economia, sociologia e filosofia [= Azimuth. Philosophical Coordinates in Modern and Contemporary Age, III (5)], édité par Federica Boungiorno et Antonio Lucci, traduit par Antonio Lucci, 43‑62, 2015.
«Myths of Labour. Elements of an Economical Zoology ». Zeitschrift für Kultur- und Medienforschung 5, no 1 (2014): 41‑58.
«Zum sklavischen Charakter des Schauspielers. Diderot, Rousseau und die Gladiatur». Archiv für Mediengeschichte, no 12 (2012): 39‑49.
Figuren des Politischen. Frankfurt am Main: Suhrkamp, 2009.
Dernière mise à jour: 01. octobre 2016
Dr Maria José de Abreu
Columbia University, USA
The Return of the Retornado: The Lifecycles of Oil and Labor in Portugal and Angola
Maria José De Abreu a étudié l’anthropologie des médias à l’École d’études orientales et africaines (School of Oriental and African Studies, SOAS) de l’Université de Londres et a obtenu son doctorat en anthropologie socioculturelle à l’Université d’Amsterdam (2009). Dans son travail, elle s’intéresse à différents débats anthropologiques, philosophiques et littéraires sur la temporalité, le statut de la personne, les économies du travail ainsi que sur les sens humains et leurs extensions technologiques. Elle travaille actuellement à deux projets. Le premier est consacré à l’éclosion d’un imaginaire byzantin à São Paulo (Brésil) par le biais de pratiques d’un mouvement religieux urbain maîtrisant les codes médiatiques. Le deuxième se penche sur les expériences des jeunes Portugais confrontés à une impasse dans le contexte de la crise financière du Sud de l’Europe. Maria José De Abreu a publié des articles dans plusieurs revues et dirigé la publication de divers ouvrages. Elle a obtenu des bourses de la part du Forum pour les études transrégionales (2013-2014) et de l’Institute for Cultural Inquiry de Berlin (ICI, 2014-2016) et a enseigné à l’Université d’Amsterdam ainsi qu’à l’Amsterdam University College. À partir de 2017, elle occupera un poste de maîtresse de conférences au département d’anthropologie de l’Université de Columbia (New York).
Dans le cadre de sa recherche, Maria José De Abreu étudie la manière dont les jeunes adultes structurent leur présent autour des possibles et de l’improvisation et comment ils perçoivent leurs propres expériences de recherche d’emploi (précaire), de discrédit, de rupture de liens avec leur famille et leur nation par le biais d’une migration (et/ou d’une dépression) interne ou d’une émigration. Contraints de s’adapter en permanence au changement, émigrer en Angola ou dans un autre pays d’Afrique fait partie des alternatives envisagées par les Portugais en général et par les jeunes en particulier. Ce dilemme est souvent formulé comme un choix entre rester au Portugal en tant que chômeur ou aller en Afrique et devenir expert : retourner vivre chez ses parents et attendre la fin de la crise ou partir en Afrique et être soumis aux aléas du pétrole. De manière inévitable, la peur et l’anxiété influencent ses prises de décision, une réaction affective qui est à la fois dénigrée et renforcée par les réseaux sociaux, tels que les blogs et Facebook, et leur capacité à influencer l’opinion publique.
Pendant son séjour au centre re:work, elle étudie du point de vue ethnographique les cadres temporels sous-tendant les pratiques actuelles des jeunes travailleurs migrants portugais qui émigrent en Angola ou qui en repartent. Ce projet poursuit la recherche ethnographique postdoctorale qu’elle a menée au cours des trois dernières années dans différentes villes clés du Portugal afin d’analyser ce qui, dans le cadre d’une crise brouillant les perspectives d’avenir, suscite l’émergence de nouvelles configurations d’avenir pour des jeunes qui se retrouvent au chômage bien qu’ils soient hautement qualifiés et adeptes des technologies. En s’appuyant sur plusieurs biographies de jeunes migrants allant en Angola ou qui en repartent, elle accorde une attention toute particulière au processus de construction des flux migratoires des jeunes Portugais ainsi qu’à leurs mécanismes d’émergence. Prenant pour point de départ les études sociales décrivant la migration en termes d’espace, elle met l’accent sur la nécessité d’une analyse temporelle de la migration de travail actuelle. Quelles sont les politiques matérielles en termes de ressources, de médias, de travail et de revenus qui informent et ponctuent les temporalités migratoires entre le Portugal et son ancienne colonie pour ce groupe spécifique de travailleurs ? Sensible au pouvoir des transitions et des nouvelles circonstances à « recréer des traditions », elle étudie comment, dans le cadre des migrations actuelles et de la transformation des moyens d’existence, d’anciennes dynamiques refont leur apparition dans des circonstances bien différentes.
Publications
« Meso-Thinking. Design, Economy, Infrastructure in the City of São Paulo ». In Aesthetic Practices and Spatial Configurations. Historical and Transregional Perspectives, édité par Hannah Baader, Martina Becker, et Niharika Dinkar. Bielefeld: transcript, sous presse.
avec Charles Hirschkind, et Carlo Caduff, éd. New Media, New Publics? [= Special Issue Cultural Anthropology, 58 (S15)], 2017.
« Untowardly. Ethnographies of Lived Impasse Among Portuguese Youth ». In Errans, édité par Christoph Holzhey. Wien: Turia + Kant, sous presse.
« Still Passing. Crisis, Youth and the Political Economy of Fog in Limbo ». Scapegoat, no 8 (2015): 60‑70.
« Technological Indeterminacy. Medium, Threat, Temporality ». Anthropological Theory 13, no 3 (2013): 267‑84.
« The FedEx Saints. Patrons of Mobility and Speed in a Neoliberal City ». In Things. Religion and the Question of Materiality, édité par Dick Houtman et Birgit Meyer, 321‑38. New York, NY: Fordham University Press, 2012.
Dernière mise à jour: 17. février 2017
Professor Chitra Joshi
University of Delhi, Inde
Work, Body and Time: Understanding Labour Regimes Beyond the Factory
Après avoir réalisé sa thèse et ses études postdoctorales à l’Université Jawaharlal Nehru de New Delhi, Chitra Joshi a été chercheuse associée au centre d’histoire contemporaine Nehru Memorial Museum and Library de New Delhi. Depuis de nombreuses années, elle enseigne l’histoire à l’Indraprastha College de l’Université de New Delhi et mène des recherches sur l’histoire plurielle de la main-d’œuvre indienne. Dans son ouvrage Lost Worlds : Indian Labour and its Forgotten Histories (Mondes perdus : la main-d’œuvre indienne et ses histoires oubliées, New Delhi : Permanent Black, 2003 ; Londres : Anthem, 2005), Chitra Joshi prend la mondialisation et le déclin actuel des grandes industries comme point de départ pour analyser les univers de la main-d’œuvre à la fin du xixe et au xxe siècle et étudier la manière dont les ouvriers ont reconstruit les cultures du passé au travers de leurs pratiques. Elle a également publié les contributions et articles suivants : « Deindustrialisation and the Crisis of Male Identities » (La désindustrialisation et la crise des identités masculines), International Review of Social History (2002) ; « Notes on The Breadwinner Debate : Gender and Household Strategies in Working Class Families » (Notes sur le débat autour du soutien de famille : genre et stratégies de partage des tâches dans les familles de la classe ouvrière), Studies in History (2002) ; « Fettered Bodies : Labouring in Public Works in Nineteenth-Century India » (Corps contraints : travailler dans les usines étatiques indiennes au xixe siècle) in Marcel van der Linden et Prabhu Mohapatra (dir.), Labour Matters : Towards Global Histories (New Delhi 2009) ; « Dak Roads, Runners and the Re-Ordering of Communications Networks » (Les routes du Dak, les coursiers et la redéfinition des réseaux de communication), International Review of Social History, 57:3 (2012). Dans son projet actuel de recherche, Chitra Joshi se penche sur l’histoire de la main-d’œuvre en dehors des usines, retraçant la vie de ceux qui ont construit les routes et les réseaux de communications en Inde au xixe siècle : travailleurs prisonniers, porteurs de bagages, de courrier et de palanquin.
Au centre re:work, elle travaille sur un projet intitulé « Travail, corps et temps : comprendre les régimes de travail en dehors de l’usine ». Grâce à ce projet, Chitra Joshi souhaite explorer les histoires invisibles et souvent considérées comme marginales de la main-d’œuvre impliquée dans la construction des réseaux de communication. Cette étude permettra de saisir les processus complexes qui ont fait émerger le capital et la main-d’œuvre en tant que phénomènes mondiaux.
Publications
« Dak Roads, Dak Runners, and the Reordering of Communication Networks ». International Review of Social History 57, no 2 (2012): 169–189.
« Fettered Bodies. Labouring in Public Works in Nineteenth-Century India ». In Labour Matters. Towards Global Histories. Studies in Honour of Sabyasachi Bhattacharya, édité par Marcel van der Linden et Prabhu P. Mohapatra, 3‑21. New Delhi: Tulika Books, 2009.
Lost Worlds. Indian Labour and Its Forgotten Histories. New Delhi: Permanent Black, 2003 (London: Anthem, 2005).
« Notes on the Breadwinner Debate. Gender and Household Strategies in Working-Class Families ». Studies in History 18, no 2 (2002): 261‑74.
« On and the Crisis of Male Identities ». International Review of Social History 47, no S10 (2002): 159–175.
Dernière mise à jour: 01. octobre 2016
Professor Lamia Karim
University of Oregon, Eugene, OR, USA
Becoming Labor: Life Cycles of Female Garment Workers in Bangladesh
Lamia Karim est maîtresse de conférences en anthropologie à l’Université de l’Oregon (États-Unis) depuis 2003. Spécialiste en anthropologie politique, elle mène ses recherches sur le Bangladesh (Asie du Sud). Elle est l’auteure de Microfinance and Its Discontents : Women in Debt in Bangladesh (Mécontentement autour de la microfinance : femmes endettées au Bangladesh, 2011). Dans cette étude, Lamia Karim porte un regard critique sur l’action des ONG dans le domaine du microfinancement, notamment de la Grameen Bank, lauréate du prix Nobel de la paix 2006, ainsi que sur leur impact sur la vie des femmes pauvres. Cet ouvrage largement salué a été traduit en coréen (Maybooks 2015). Ses thèmes de recherche sont les femmes, le développement, l’État néolibéral, le nationalisme religieux, la main-d’œuvre et les mouvements sociaux.
Au centre re:work, elle travaille sur un nouvel ouvrage Becoming Labor (Devenir ouvrière) qui analyse la manière dont le travail industriel a transformé les parcours de vie des femmes des régions rurales dans les domaines de la sexualité, du mariage, de la famille, de la reproduction, de la santé, des croyances religieuses, de l’autonomie et de la conscience politique. Son étude comparée met en lumière les conditions dans lesquelles les ouvrières du secteur secondaire en Asie du Sud sont devenues des sujets politiques et ambitieux.
Pour ses travaux révolutionnaires sur les femmes, elle a obtenu des distinctions et des bourses de renom de la part de la National Science Foundation, de la Fondation Harry Frank Guggenheim, du Fulbright Fellows Program et de la Wenner-Gren Foundation for Anthropological Research. Auparavant, elle a obtenu deux bourses postdoctorales du programme Rockefeller qui lui ont permis de travailler à l’Institut Kroc de l’Université de Notre Dame (2002-2003) ainsi qu’à l’Université de Hawaï-Manoa dans la filière études féminines (2002).
Publications
« Resistance and Its Pitfalls. Analyzing NGO and Civil Society Politics in Bangladesh ». In The SAGE Handbook of Resistance, édité par David Courpasson et Steven Vallas, 461‑75. Thousand Oaks, CA: SAGE, 2016.
« Disposable Bodies. Garment Factory Catastrophe and Feminist Practices in Bangladesh ». Anthropology Now 6, no 1 (2014): 52‑63.
« NGOs, State and Neoliberal Development in South Asia. The Paradigmatic Case of Bangladesh ». In Routledge Handbook of Gender in South Asia, édité par Leela Fernandes, 260‑74. London: Routledge, 2014.
« Transnational Politics of Reading and the (Un)Making of Taslima Nasreen ». In South Asian Feminisms. Contemporary Interventions, édité par Ania Loomba et Ritty A. Lukose, 205‑23. Durham, NC: Duke University Press, 2012.
Microfinance and Its Discontents. Women in Debt in Bangladesh. Minneapolis, MN: University of Minnesota Press, 2011.
« Demystifying Micro-Credit. The Grameen Bank, NGOs, and Neoliberalism in Bangladesh ». Cultural Dynamics 20, no 1 (2008): 5‑29.
Dernière mise à jour: 19. octobre 2016
Professor Alex Lichtenstein
Indiana University, Bloomington, IN, USA
Making Apartheid Work : Industrial Relations, Black Workers, and the South African State, 1948-1994
Alex Lichtenstein est professeur d’histoire à l’Université de l’Indiana (Bloomington) où il enseigne l’histoire des États-Unis et de l’Afrique du Sud. Il consacre ses recherches à l’intersection entre l’histoire du travail et la lutte pour l’égalité raciale dans des sociétés marquées par le suprémacisme blanc, notamment le Sud des États-Unis de 1865 à 1954 et l’Afrique du Sud au XXe siècle. Dans son premier ouvrage Twice the Work of Free Labor, il a étudié la reconstruction du Sud des États-Unis au cours des cinquante années qui suivirent la guerre de Sécession et notamment le rôle qu’ont joué l’exploitation des prisonniers noirs par des entreprises privées et les équipes de forçats enchaînés. Par la suite, il a publié de nombreux travaux sur les relations interraciales dans les mouvements ouvriers, le radicalisme agricole interracial, les premières luttes pour les droits civiques, l’impact de l’anticommunisme sur les mouvements ouvriers et pour les droits civiques et enfin une histoire comparée des États-Unis et de l’Afrique du Sud.
Au centre re:work, il prépare un ouvrage consacré au syndicalisme et à l’État sous l’apartheid, intitulé provisoirement Making Apartheid Work : Industrial Relations and the South African State, 1948-1994 (Making Apartheid Work : relations de travail et État en Afrique du Sud de 1948 à 1994). Dans cette étude, il analyse la manière dont les ouvriers d’usine africains utilisèrent les petites concessions accordées par leurs employeurs et par l’État pour créer des réseaux entre différents ateliers, réseaux qui formèrent ensuite la base des luttes anti-apartheid au sein des usines.
Publications
« “We Feel That Our Strength Is on the Factory Floor”: Dualism, Shop-Floor Power, and Labor Law Reform in Late Apartheid South Africa ». Labor History 60, no 6 (2019): 606‑25.
avec Rick Halpern. Margaret Bourke-White and the Dawn of Apartheid. Bloomington, IN: Indiana University Press, 2016.
« Harold Wolpe and the Labour Question ». Social Dynamics. A Journal of African Studies 41, no 3 (2015): 597‑601.
« “A Measure of Democracy”. Works Committees, Black Workers, and Industrial Citizenship in South Africa, 1973 - 1980 ». South African Historical Journal 67, no 2 (2015): 113‑38.
« The Other Civil Rights Movement and the Problem of Southern Exceptionalism ». Journal of The Historical Society 11, no 3 (2011): 351‑76.
« Making Apartheid Work. African Trade Unions and the 1953 Native Labour (Settlement of Disputes) Act in South Africa ». The Journal of African History 46, no 2 (2005): 293‑314.
« ‘The Hope for White and Black’? Race, Labour and the State in South Africa and the United States, 1924–1956 ». Journal of Southern African Studies 30, no 1 (2004): 133‑53.
Twice the Work of Free Labor. The Political Economy of Convict Labor in the New South. London: Verso, 1996.
Dernière mise à jour: 22 janvier 2020
Professor Juan Manuel Palacio
Universidad Nacional de San Martín, Buenos Aires, Argentine
The Rise of Labor Courts and the Transformation of Workers’ Experiences with Legal Order in Latin America, Argentina, 1940-1970
Juan Manuel Palacio est professeur d’histoire de l’Amérique du Sud et centrale au XXe siècle à l’Université de San Martín (Buenos Aires). Il est également chercheur membre du Conseil national de la recherche d’Argentine (CONICET). Il a obtenu son doctorat en histoire moderne de l’Amérique du Sud et centrale à l’Université de Californie à Berkeley en 2000. Il a été Humboldt fellow de l’Institut ibéro-américain de Berlin et chercheur invité du réseau Desigualdades.net (Berlin) ainsi que de l’Institut Max Planck d’histoire du droit européen (Francfort-sur-le-Main). Ses thèmes de recherche sont l’histoire rurale de l’Amérique du Sud et centrale à l’époque moderne ainsi que l’histoire juridique et judiciaire de l’Argentine et de l’Amérique du Sud et centrale à l’époque contemporaine. Il travaille actuellement sur l’intersection entre histoire du travail et histoire du droit pendant les premières années du péronisme en Argentine (1943-1955), et particulièrement sur les mesures judiciaires prises par Juan Perón.
Au centre re:work, il étudie la création des tribunaux de travail en Amérique du Sud et centrale dans le cadre de l’émergence de « l’État social » au cours de la première moitié du XXe siècle, notamment en Argentine. Il s’intéresse tout particulièrement à l’influence des nouvelles lois et des nouveaux tribunaux du travail sur la vie quotidienne des travailleurs. Il tente de montrer que la création de ces tribunaux a eu un effet durable sur le rapport des travailleurs aux institutions juridiques et étatiques et qu’elle a joué un rôle décisif dans l’incorporation d’un discours judiciaire ou de revendications de droits dans le langage quotidien et dans l’identité des travailleurs.
Publications
« The ‘Estatuto Del Peón’. A Revolution for the Rights of Rural Workers in Argentina? » Journal of Latin American Studies, 19 novembre 2018, 1‑28.
avec Leon Fink, éd. Labor Justice Across the Americas. Urbana: University of Illinois Press, 2018.
« El grito en el cielo. La polémica gestación de los tribunales del trabajo en la Argentina ». Estudios Sociales 48, no 1 (2015): 59‑90.
« El peronismo y la invención de la justicia del trabajo en la Argentina ». Nuevo Mundo Mundos Nuevos. La primera revista evolutiva en la Web americanista, 2013.
« Ley y justicia en el primer “Estado populista”. Algunas hipótesis para el estudio comparado de México, Brasil y Argentina ». In Cultura, sociedad y democracia en América Latina. Aportes para un debate interdisciplinario, édité par Klaus Bodemer, 161‑86. Madrid: Iberoamericana, 2012.
La paz del trigo. Cultura legal y sociedad local en le desarrollo agropecuario pampeano, 1890-1945. Buenos Aires: Edhasa, 2004.
« Judges, Lawyers, and Farmers. Uses of Justice and the Circulation of Law in Rural Buenos Aires, 1900-1940 ». In Crime and Punishment in Latin America. Law and Society Since Late Colonial Times, édité par Ricardo Donato Salvatore, Carlos Aguirre, et Gilbert M. Joseph, 83‑112. Durham, NC: Duke University Press, 2001.
Professor Seth Rockman
Brown University, Providence, RI, USA
Plantations Goods and the National Economy of Slavery in the Industrializing United States
Seth Rockman est maître de conférences en histoire à l’Université Brown de Providence, Rhode Island (États-Unis). Il a obtenu son doctorat à l’Université de Californie-Davis en 1999, a enseigné pendant plusieurs années à l’Occidental College de Los Angeles et a rejoint l’Université Brown en 2004. Dans ses recherches, il s’intéresse aux États-Unis pendant la période allant de la Révolution à la guerre de Sécession en se concentrant sur l’histoire du travail, l’esclavage et l’histoire du capitalisme. Il est membre du conseil consultatif du Center for the Study of Slavery and Justice de l’Université Brown et fut jusqu’à récemment membre élu de l’Organization of American Historians et de la Society of Historians of the Early American Republic. En mai 2016, Seth Rockman a tenu un discours introductif lors de la conférence « Free and Unfree Labor in Atlantic and Indian Ocean Port Cities, c.1700-1850 » (Travail libre et non-libre dans les villes portuaires de l’Atlantique et de l’Océan indien de 1700 à 1850) organisée à l’Université de Pittsburgh.
Lors de son séjour au centre re:work, Seth Rockman achève un ouvrage qui sera publié aux presses universitaires de Chicago. Dans cet ouvrage, il se penche sur les « marchandises des plantations » houes, chapeaux, pelles, chaussures et vêtements qui étaient fabriquées en Nouvelle Angleterre pour être utilisées dans les plantations esclavagistes du Sud des États-Unis. En associant différentes méthodologies issues des études de la culture matérielle, de l’histoire du travail et des études de l’esclavage, il analyse à la fois la fabrication et l’utilisation d’objets quotidiens par des ouvriers géographiquement éloignés dont les vies et les moyens de subsistance sont rarement considérés comme liés entre eux. En suivant le périple d’une couverture ou d’une chemise, de sa fabrication dans une usine du Nord à son utilisation dans une plantation du Sud, Seth Rockman replace les travailleurs salariés et les esclaves dans un même récit de l’histoire des États-Unis. Le « negro cloth » ainsi que d’autres marchandises servirent de point de convergence à des formes d’expertise et d’ambition pourtant divergentes, ouvrant la voie à différentes opportunités politiques tant pour leurs fabricants que pour leurs utilisateurs et réunissant dans un cadre commun plantations et manufactures à une période fondatrice de l’histoire du capitalisme américain.
Publications
«Paper Technologies of Capitalism». Technology & Culture, sous presse.
avec Sven Beckert, éd. Slavery’s Capitalism. A New History of American Economic Development. Philadelphia, PA: University of Pennsylvania Press, 2016.
«What Makes the History of Capitalism Newsworthy?» Journal of the Early Republic 34, no 3 (2014): 439 66.
Scraping By. Wage Labor, Slavery, and Survival in Early Baltimore. Baltimore, MD: Johns Hopkins University Press, 2009.
«The Contours of Class in the Early Republic City». Labor. Studies in Working Class History of the Americas 1, no 4 (2004): 91 107.
Welfare Reform in the Early Republic. A Brief History with Documents. Boston, MA: Bedford/St. Martin’s, 2003.
Dernière mise à jour: 01. octobre 2016
Professor Susan Zimmermann
Central European University, Budapest, Hongrie
Women and Trade Unions in Europe and Internationally, 1920s to 1980s
Susan Zimmermann est professeure aux départements d’histoire et d’études de genre de l’Université d’Europe centrale (CEU). Au cours de l’année universitaire 2002/2003, elle a été chercheuse invitée au Wissenschaftskolleg zu Berlin. Depuis 2014, elle préside la Conférence internationale d’histoire ouvrière et sociale. Au sein de la CEU, elle codirige avec Marsha Siefert un projet de recherche intitulé « L’histoire du travail pour une perspective globale sur le XXIe siècle ». Ce projet a pour but de favoriser la recherche en histoire du travail en Europe de l’Est au sens large et de contribuer aux débats universitaires sur le développement d’une histoire transeuropéenne et globale du travail. Dans ses travaux actuels sur la politique internationale du travail de l’OIT à l’entre-deux-guerres, elle étudie comment des politiques d’émancipation et de subordination des femmes et des mesures progressistes en termes de classe ou visant à améliorer la position des travailleurs « indigènes » se sont recoupées au sein d’une politique transnationale asymétrique du travail.
Au centre re:work, elle étudie de manière simultanée et dans une perspective comparée les histoires des femmes syndicalistes socialistes et communistes ainsi que les politiques de genre des syndicats dans la période allant de 1914 à 1991. Elle s’intéresse au comité féminin de la Fédération syndicale internationale à l’entre-deux-guerres, à l’engagement syndical des travailleuses ainsi qu’à la création de réseaux internationaux au sein de la Szakszervezetek Országos Szövetsége (Confédération nationale des syndicats) en Hongrie socialiste. Les femmes syndicalistes qui visaient à allier une démarche progressiste en terme de politiques du travail et de genre ont souvent dû lutter pour défendre leur position précaire au sein d’organisations fortement masculinistes. Membres d’organisations qui ont souvent privilégié le noyau dur de la classe ouvrière dont elles contribuèrent à l’émergence, ces femmes ont tenté de représenter et de promouvoir les intérêts des segments marginalisés et particulièrement exploités de la main-d’œuvre. Dans le même temps, les syndicats ont souvent exercé une fonction de contrôle du militantisme et de la résistance des ouvriers. Dans ce projet, Susan Zimmermann analyse la manière dont les femmes syndicalistes ont fait usage de leur marge de manœuvre à géométrie variable, tentant de l’élargir ou de la modifier. En étudiant les travailleuses et les politiques syndicales dans différents systèmes politiques et économiques, elle tente de développer des instruments analytiques plus inclusifs et réflexifs pour l’histoire du travail.
Publications
Internationale Arbeitsstandards, Frauenarbeit, und ungleiche Entwicklung. Die ILO, die Internationalistinnen, und der Aufstieg globaler Geschlechterpolitik in den 1920er und 1930er Jahren. Wien: Löcker Verlag, sous presse.
Labour Histories Revisited/L’histoire ouvrière revisitée [= DOSSIER in: European Review of History / Revue européenne d’histoire, 25 (01)], 2018.
avec Eileen Boris, et Dorothea Hoehtker, éd. Women’s ILO. Transnational Networks, Global Labour Standards, and Gender Equity, 1919 to Present. Leiden: Brill, 2018.
« The Agrarian Working Class Put Somewhat Centre Stage. An Often Neglected Group of Workers in the Historiography of Labour in State-Socialist Hungary ». European Review of History / Revue européenne d’histoire 25, no 1 (2018): 79‑100.
« Night Work for White Women, Bonded Labour for ‘Native’ Women? Contentious Traditions and the Globalization of Gender-Specific Labour Protection and Legal Equality Politics, 1926 to 1939 ». In New Perspectives on European Women’s Legal History, édité par Sara L. Kimble et Marion Röwekamp, 394‑442. New York, NY: Routledge, 2016.
« The International Labour Organization, Transnational Women’s Networks, and the Question of Unpaid Work in the Interwar World ». In Women in Transnational History. Connecting the Local and the Global, édité par Clare Midgley, Alison Twells, et Julie Carlier, 33‑53. Abingdon, Oxon: Routledge, 2016.
Divide, Provide, and Rule. An Integrative History of Poverty Policy, Social Policy, and Social Reform in Hungary Under the Habsburg Monarchy. Budapest: Central European University Press, 2011.
« The Long-Term Trajectory of Antislavery in International Politics. From the Expansion of the European International System to Unequal International Development ». In Humanitarian Intervention and Changing Labor Relations. The Long-Term Consequences of the Abolition of the Slave Trade, édité par Marcel van der Linden, 431‑96. Leiden: Brill, 2011.
Grenzüberschreitungen. Internationale Netzwerke, Organisationen, Bewegungen und die Politik der globalen Ungleichheit vom 17. bis zum 21. Jahrhundert. Wien: Mandelbaum, 2010.
Dernière mise à jour: 2 août 2018