Fellows 2017/2018
Dr Hannah Ahlheim
Universität Gießen, Allemagne
Flexible Times? Governing Working Time in the Late 20th Century
hannah.ahlheim@geschichte.uni-giessen.de
Hannah Ahlheim est maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à l’Université de Göttingen, et elle vient de terminer la rédaction de son second livre sur l’histoire du sommeil, les sciences du sommeil et « l’économie du sommeil » en Allemagne et aux États-Unis (1880–1980). Elle a enseigné à l’Université de Potsdam, l’Université de Göttingen et à l’Université Humboldt de Berlin. Elle a obtenu son doctorat en histoire moderne à l’Université de Bochum où elle a défendu une thèse portant sur le mouvement de boycott des entreprises juives en Allemagne (1924–1935). Elle y soutient que ces boycotts étaient des actions initiées par la base, émergeant de l’activisme social local. À la lumière de témoignages de juifs allemands, l’étude montre comment la catégorie raciste de la « judéité » a été instaurée dans la vie économique quotidienne, une étape décisive vers la « mort sociale » des juifs au sein de la société allemande.Ahlheim s’intéresse plus généralement à l’interaction entre l’économie, les pratiques sociales et les univers de pensée. Dans le cadre de ses recherches, elle s’emploie à allier les perspectives de l’histoire économique, sociale et culturelle à l’histoire de la science et des idées. Son étude de l’histoire transatlantique du sommeil souligne le rôle de la science dans la gouvernance des sociétés et des individus aux xixe et xxe siècles, montrant en quoi les connaissances sur le sommeil ont été étroitement reliées aux interprétations culturelles, aux contextes idéologiques, au changement social, aux usages quotidiens et aux intérêts économiques. Elle révèle que, du fait de l’industrialisation, une bonne nuit de sommeil régulière et opportune a été perçue comme un facteur déterminant dans la reproduction de la main d’œuvre, contribuant à une vie heureuse et en bonne santé.Son projet de recherche à re:work s’intitule Flexible Times? Governing Work Time in the Late 20th Century. Il exploite le concept de la modification des rapports au temps au cours des dernières décennies du xxe siècle et étudie comment, quand et dans quelle mesure, le cas échéant, les structures temporelles et, avec elles, les rapports de force et mécanismes de gouvernance sous-jacents ont changé dans les sociétés occidentales industrialisées. En se concentrant sur l’histoire du travail de nuit et du travail posté en Europe et en Amérique du Nord, l’étude établit un lien entre l’histoire du travail et l’histoire du temps et les situe dans un nouveau cadre conceptuel, combinant l’histoire de la connaissance à des approches éclairées par l’histoire sociale et culturelle.
Publications
Der Traum vom Schlaf. Optimierungsphantasien, Widerständigkeit und das Wissen über den Schlaf in Deutschland und den USA (1880–1980). Göttingen: Wallstein Verlag, sous presse.
Gewalt, Zurichtung, Befreiung? Individuelle »Ausnahmezustände« im 20. Jahrhundert, éd. Göttingen: Wallstein Verlag, 2017.
« Der Betrieb und das Schlafzimmer. Die »Humanisierung« der Schicht- und Nachtarbeit in der Bundesrepublik der 1970er Jahre ». In Der Betrieb als sozialer und politischer Ort. Studien zu Praktiken und Diskursen in den Arbeitswelten des 20. Jahrhunderts, édité par Knut Andresen, Michaela Kuhnhenne, Jürgen Mittag, et Johannes Platz, 213‑30. Bonn: Dietz, 2015.
« Governing the World of Wakefulness. The Exploration of Alertness, Performance and Brain Activity with the Help of "Stay-Awake-Men“ (1884–1964) ». Anthropology of Consciousnss 24, no 2 (2013): 117‑36.
»Deutsche, kauft nicht bei Juden!« Antisemitismus und politischer Boykott in Deutschland 1924 bis 1935. Göttingen: Wallstein Verlag, 2011.
« Establishing Antisemitic Stereotypes. Social and Economic Segregation of Jews by Means of Political Boycott in Germany ». The Leo Baeck Institute Yearbook 55 (2010): 149‑73.
Dernière mise à jour: 01. Septembre 2017
Dr Görkem Akgöz
Humboldt Universität zu Berlin, Allemagne
Developing Factory History as a Research Program: An Interdisciplinary Approach to Industrial Capitalism's Emblematic Workplace
Après avoir terminé ses études de troisième cycle à l’Université d’État de New York (SUNY) à Binghamton et obtenu son doctorat à l’Université d’Amsterdam, Görkem Akgöz a enseigné la sociologie et l’histoire au département de sociologie de l’Université Hacettepe à Ankara jusqu’en février 2017. Elle bénéficie actuellement d’une bourse de recherche postdoctorale au département de sociologie et d’anthropologie sociale de l’Université d’Europe centrale.Son projet de recherche doctorale portait sur l’analyse au niveau micro de la formation de la classe ouvrière dans une usine de textile d’État à Istanbul entre 1932 et 1950. S’inspirant des questions méthodologiques qu’elle a abordées dans sa thèse, elle a fondée en octobre 2013 le groupe de travail Factory History Working Group dans le cadre du réseau European Labour History Network qu’elle coordonne encore à ce jour. Le groupe publiera un sujet spécial sur l’histoire des usines dans Labor History en 2018 ainsi qu’un ouvrage sur le histoire comparée des usines en Europe. Le projet sur l’histoire des usines a été soutenu par une bourse Newton Advanced de la British Academy.Son projet de recherche à re:work s’intitule Developing Factory History as a Research Program: An Interdisciplinary Approach to IndustrialCapitalism’sEmblematicWorkplace. Alors qu’elle occupait une place centrale dans les historiographies nationales en tant que centre emblématique de l’industrialisation, l’usine a nourri l’âme du capitalisme : les relations de production dans l’atelier de fabrication. Peu d’historiens du travail se sont cependant concentrés sur une seule usine et sur la production en elle-même. De plus, lorsqu’ils rédigent des monographies d’usine, les historiens du travail discutent rarement des implications méthodologiques de leur choix. À travers sa recherche, Akgöz observe l’expérience du travail des ouvriers, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine, afin de dépeindre une image dynamique qui laisse transparaître l’interaction complexe entre l’expérience immédiate du travail et les effets d’une évolution plus générale sur l’identité de la classe ouvrière. Son but est de transcender la frontière peu réaliste tracée entre l’atelier de production et la vie hors de l’usine.À re:work, elle travaillera sur trois articles à paraître. Le premier article traite des interactions au niveau de l’atelier de production entre les nouvelles langues et dialectes de la citoyenneté sociale d’une part et l’identité de la classe ouvrière en Turquie dans les années 1940 d’autre part. Elle travaillera également à un article qui porte un regard critique sur les études existantes des usines uniques et définit l’histoire des usines comme un programme de recherche permettant de relier l’histoire du travail à des domaines tels que l’histoire des entreprises, les études de gestion, les histoires urbaine et communautaire. Son dernier article portera sur la (re)construction de l’identité de genre dans l’atelier de production, d’après les représentations des ouvrières dans la presse syndicale de la jeune république turque.
Publications
« Citizens on the Shop Floor: Negotiating Class, Citizenship and National Identity in a Turkish State Factory ». Labor History, 2019, 1‑12.
avec Richard Croucher, et Nicola Pizzolato. « Back to the Factory: The Continuing Salience of Industrial Workplace History ». Labor History, 2019, 1‑11.
« Herkesin Sefaletinden Bazılarının Baharına: Sendikaların İlk Yıllarında Kadın İşçiler ve Tarihyazımı [= From the Poverty of All to the Spring of Few: Women Workers and Historiography on the Early Republican Period] ». Toplumsal Tarih 305 (2019).
« Petitioning as Industrial Bargaining in a Turkish State Factory. The Changing Nature of Petitioning in Early Republican Turkey ». In On the Road to Global Labour History, édité par Karl Heinz Roth, 129‑63. Leiden: Brill, 2017.
« Mutsuz Evlilikten Tehlikeli Flörte. Feminizm, Neoliberalizm ve Toplumsal Hareketler [= From Unhappy Marriage to Dangerous Liaison: Feminism, Neoliberalism and Social Movements] ». Fe Dergi 8, no 2 (2016): 86‑100.
« İşçi Sınıfı Tarihyazımında İşyeri ve Çalışma Deneyiminin Yeri. Erken Cumhuriyet Dönemi Fabrikalarının Kapısından Girmek [= The Role of Workplace Experience in Working-Class Historiography: Entering the Factories of the Early Republican Period] ». In Tanzimat’tan günümüze Türkiye işçi sınıfı tarihi 1839-2014. Yeni yaklaşımlar yeni alanlar yeni sorunlar, édité par Y. Doğan Çetinkaya et Mehmet Ö. Alkan, 231‑53. İstanbul: Tarih Vakfı Yurt Yayınları, 2015.
avec Ecehan Balta. « Kapitalizmin Krizine Toplumsal Cinsiyet Perspektifinden Bakmak. Analitik bir Çerçeve Önerisi [= Looking at the Crisis of Capitalism from Gender Perspective: A Suggestion for an Analytical Framework] ». Hacettepe Üniversitesi Sosyolojik Araştırmalar E-Dergisi, 2015.
« İşçiler Greve Karşı. 1947 Sendikacılığının İlk Yıllarında Grev Tartışmaları [= Workers against Strike: Debates on the Right to Strike in the Early Years of the 1947 Trade Unionism] ». Mülkiye Dergisi 38, no 4 (2014): 121‑58.
« Sınıfın Söylemsel Kuruluşu. 1947 Sendikacılığının İlk Yıllarında Milliyetçi ve Anti-Komünist Söylemler [= The Discursive Construction of Class: Nationalist and Anti- Communist Discourses in the First Years of 1947 Trade Union Movement] ». Praksis 35‑36 (2014): 61‑82.
Dernière mise à jour: 23 janvier 2020
Dr Beate Althammer
Universität Trier, Lunebourg, Allemagne
The Borders of the Welfare State: Labour Migration, Social Rights and Expulsion
Beate Althammer est maître de conférence aux universités de Trèves et de Lüneburg. Elle a étudié l’histoire à l’Université de Zurich et obtenu son doctorat à Trêves où elle a par la suite occupé un poste de chercheuse postdoctorale au Collaborative Research Centre 600 « Strangers and Poor People: Changing Patterns of Inclusion and Exclusion from Classical Antiquity to the Present Day ». En 2011 et 2013, elle a reçu des bourses de recherche de l’Institute of Historical Research de Londres. En 2016, elle a obtenu son habilitation à l’Université de Trêves grâce à un travail sur l’histoire du vagabondage dans l’Allemagne du dix-neuvième siècle.
Son projet de recherche à re:work, intitulé « The Borders of the Welfare State: Labour Migration, Social Rights and Expulsion », cherche à établir un lien entre l’histoire migratoire et celle de l’État providence. À la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle, l’Europe a connu des migrations transnationales de main d’œuvre d’ampleur massive, tandis qu’’au même moment, des États providence nationaux commençaient à émerger. La question des frontières étatiques et de la citoyenneté s’est ainsi posée sous un jour nouveau : qui devait bénéficier des droits sociaux qui se développaient progressivement, et qui devait en être exclu ? Que devait-on faire des travailleurs migrants qui perdaient leur travail ou leur capacité à travailler ? Ce projet de recherche explore d’un côté, les premières initiatives prises par les gouvernements et les organisations internationales pour harmoniser les politiques à l’égard des étrangers pauvres et, de l’autre, il examine comment ces derniers étaient effectivement traités par les autorités locales et nationales dans une perspective comparée.
Publications
« Roaming Men, Sedentary Women? The Gendering of Vagrancy Offenses in Nineteenth-Century Europe ». Journal of Social History 51, no 4 (2018): 736‑59.
« Armut und Auswanderung ». In Karl Marx 1818–1883. Leben. Werk. Zeit. Katalog zur Landesausstellung im Rheinischen Landesmuseum Trier und im Stadtmuseum Simeonstift Trier, 90‑97. Darmstadt: Theiss, 2018.
Vagabunden. Eine Geschichte von Armut, Bettel und Mobilität im Zeitalter der Industrialisierung (1815–1933). Essen: Klartext, 2017.
Das Bismarckreich 1871-1890. 2., aktualisierte Auflage. UTB 2995. Paderborn: Schöningh, 2017.
« Vagabonds in the German Empire. Mobility, Unemployment, and the Transformation of Social Policies (1870-1914) ». In Poverty and Welfare in Modern German History, édité par Lutz Raphael, 78‑104. New York, NY: Berghahn, 2017.
avec Lutz Raphael, et Tamara Stazic-Wendt, éd. Rescuing the Vulnerable. Poverty, Welfare and Social Ties in Modern Europe. New York, NY: Berghahn, 2016.
Dernière mise à jour: 23 janvier 2020
Dr On Barak
אוניברסיטת תל אביב (Université de Tel Aviv), Israël
Coalonialism: Energy and Empire before the Age of Oil
On Barak étudie l’histoire sociale et culturelle des sciences et des technologies dans les cadres non occidentaux. Il est maître de conférences au département d’histoire du Moyen-Orient et de l’Afrique à l’Université de Tel Aviv. Il est l’auteur de deux livres : On Time: Technology and Temporality in Modern Egypt (University of California Press, 2013), et Names Without Faces: From Polemics to Flirtation in an Islamic Chat-Room (Uppsala University Press, 2006). Avant son arrivée à Tel Aviv, Barak était membre de la Princeton Society of Fellows et maître de conférences au département d’histoire de l’Université de Princeton. En 2009, il a obtenu son doctorat après une thèse réalisée en cotutelle en histoire et études du Moyen-Orient à l’Université de New York. Il est le cofondateur et corédacteur du Social History Workshop, un blog publié chaque semaine sur le site Haaretz, qui amène la recherche historique récente à se pencher sur la situation actuelle au Moyen-Orient. Il s’intéresse notamment au décompte du temps et la temporalité ; la politique des archives au Moyen-Orient ; l’histoire du chaud et du froid ; et le cinéma du Moyen-Orient.
À re:work, Barak terminera la rédaction d’un manuscrit fondé sur une recherche multi-sites portant sur les implications géopolitiques, sociales et culturelles des transitions énergétiques au cours du dix-neuvième siècle, en se concentrant sur l’ère du charbon au Moyen-Orient, une région généralement associée au pétrole. La mondialisation de la vapeur a encouragé l’universalisation d’une nouvelle conception du corps humain au travail et de nouvelles conceptualisations et pratiques de l’activité manuelle. Le « travail libre » dominait cette dernière et le projet cherche à comprendre en quoi sa forme et son hégémonie progressivement atteinte étaient liées à l’essor planétaire des énergies fossiles. Le « travail » a émergé de l’ère de la vapeur tel un diamant d’un bloc de charbon : apparemment symétrique et non terni par les pressions et échafaudages historiques confus qui l’ont modelé. L’examen de ce processus d’un point de vue historique et à l’échelle réelle de l’essor mondial de ce combustible révèle ses nombreuses asymétries.
Publications
« Outsourcing. Energy and Empire in the Age of Coal, 1820–1911 ». International Journal of Middle East Studies 47, no 3 (2015): 425‑45.
« Three Watersheds in the History of Energy ». Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East 34, no 3 (2014): 440‑53.
On Time. Technology and Temporality in Modern Egypt. Berkeley, CA: University of California Press, 2013.
« Outdating. The Time of “Culture” in Colonial Egypt ». Grey Room 53 (2013): 6‑31.
« Scraping the Surface. The Techno-Politics of Modern Streets in Turn-of-Twentieth-Century Alexandria ». Mediterranean Historical Review 24, no 2 (2009): 187‑205.
Dernière mise à jour: 06. Octobre 2017
Dr Alina-Sandra Cucu
Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin, Allemagne
Entangled Worlds of Labour: Socialist-Capitalist Joint Ventures and Generational Imaginaries from West and East
Alina-Sandra Cucu a obtenu un doctorat avec mention Summa cum laude en sociologie et anthropologie sociale de l’Université d’Europe centrale à Budapest. Avant de rejoindre re:work, Alina a travaillé comme chercheuse postdoctorale à l’Institut Max-Planck d’histoire des sciences de Berlin, où elle a participé à un projet dévoilant plusieurs Histoires de la planification et leurs mécanismes de production de savoir. Son livre à paraître, intitulé Planning Labour: Time and the Foundations of Industrial Socialism in Romania, se penche sur trois questions intriquées en rapport avec l’accumulation socialiste et comme instrument technique, à savoir la planification centralisée : stabilisation et contrôle des ouvriers ; production de savoir dans l’atelier ; et gestion des horizons temporels contradictoires de la planification socialiste, à la fois en termes idéologiques et de déploiement sur le terrain. À re:work, Alina se concentre sur une analyse de l’intégration de l’industrie automobile roumaine dans les filières mondialisées de marchandises entre la fin des années 1960 et 2017, en mettant l’accent sur les changements dans la réglementation du travail et les parcours de vie des ouvriers, par rapport aux transformations globales dans le monde de la production.
Publications
Planning Labour. Time and the Foundations of Industrial Socialism in Romania. New York, NY: Berghahn, sous presse.
« Engineering Alternative Globalizations from the East ». In Engineering Global History. Experts and Twentieth- Century Political Economy, édité par David Pretel et Lino Camprubí. London: Palgrave Macmillan, sous presse.
« The Impossibility of Being Planned. Slackers and Stakhanovites in Early Socialist Romania ». In Labor in State Socialist Europe after 1945. Contributions to Global Labor History, édité par Susan Zimmermann et Marsha Siefert. Budapest: Central European University Press, sous presse.
« Why Hegemony Was Not Born in the Factory. Sciences of Labour and Politics of Productivity from a Gramscian Angle ». In Cultural Hegemony in a Scientific World. Gramscian Concepts for the History of Science, édité par Pietro Daniel Omodeo et Massimiliano Badino. Leiden: Brill, sous presse.
« Producing Knowledge in Productive Spaces. Ethnography and Planning in Early Socialist Romania ». Economy and Society 43, no 2 (2014): 211‑32.
Dernière mise à jour: 06. Octobre 2017
Professor Ulrike Freitag
Leibniz-Zentrum Moderner Orient, Berlin, Allemagne
Jeddah, the Entrance Hall of Mecca: An Urban History, ca. 1850-1950
ufreitag(at)zedat.fu-berlin.de
Ulrike Freitag est directrice du Leibniz Zentrum Moderner Orient et professeure d’histoire et études du Moyen-Orient à l’Université libre de Berlin. Elle a suivi ses études dans les universités de Bonn, Damas et Fribourg, et a rédigé une thèse sur l’historiographie syrienne au xxe siècle, achevée et publiée en 1991 (en allemand). Elle a ensuite enseigné à l’Université ouverte allemande à Hagen (1991) et, de 1993 à 2002, à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres. Pendant cette période, elle a écrit son second livre sur les migrants de l’océan Indien et la formation des États dans l’Hadramaout des années 1850 à 1967 (Leiden 2003). En 2002, elle a obtenu son habilitation de l’Université de Bonn et a déménagé à Berlin pour occuper son poste actuel.
À ZMO, Ulrike Freitag s’est impliquée plus activement dans les questions d’histoire globale et d’histoire comparée. En collaboration avec Achim von Oppen, elle a exploré le concept de translocalité afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire globale. Ces dix dernières années, Freitag a travaillé sur l’histoire urbaine. En étudiant l’exemple de Djeddah, elle a abordé des thèmes tels que le cosmopolitisme et la violence urbaine et a corédigé plusieurs ouvrages sur l’histoire urbaine au Moyen-Orient. Elle a également eu un statut d’observatrice des développements actuels en Arabie Saoudite et dans l’ensemble de la région du Golfe.
Son projet de livre actuel vise à écrire une histoire urbaine de Djeddah des années 1840 à 1947. Dès le début de la période islamique, Djeddah a servi de porte officielle de La Mecque et ainsi, de principal point d’arrivée des pèlerins musulmans pendant leur pèlerinage annuel. En outre, elle est devenue un important port régional et international, servant jusque dans les années 1840 de poste des douanes ottoman officiel pour tous les biens en provenance de l’océan Indien et à destination de la Méditerranée. La population de Djeddah était ainsi composée d’un mélange d’Arabes, issus de toutes les régions du monde arabe, mais également de nombreux Indiens, Africains, Asiatiques méridionaux, d’Asie du Sud et du Sud-est, installés là définitivement. Le projet cherche à comprendre comment s’est déroulé le processus d’absorption des nouveaux arrivants dans la société locale, des riches marchands jusqu’aux esclaves, et comment il a évolué au cours de la période mouvementée qui a suivi la réaffirmation du pouvoir ottoman par l’Égypte et s’étend jusqu’à la démolition de la muraille au début du boom pétrolier saoudien en 1947.
Publications
« Neuere Tendenzen der Restaurierung „authentischer arabischer Architektur“ am Beispiel Saudi Arabiens ». In Gebaute Geschichte. Historische Authentizität im Stadtraum, édité par Christoph Bernhardt, Martin Sabrow, et Achim Saupe, 182‑205. Göttingen: Wallstein Verlag, 2017.
« Urban Life in Late Ottoman, Hashemite and Early Saudi Jeddah, as Documented in the Photographs in the Snouck Hurgronje Collection in Leiden ». ZMO Working Papers 16 (2016): 1‑12.
« Urban Space and Prestige. When Festivals Turned Violent in Jeddah, 1880s-1960s ». In Violence and the City in the Modern Middle East, édité par Nelida Fuccaro, 61‑74. Stanford, CA: Stanford University Press, 2016.
avec Philippe Pétriat, et Martin Strohmeier. « La Première Guerre mondiale dans la péninsule Arabique… en quête de ses sources ». Arabian Humanities, no 6 (2016).
« Symbolic Politics and Urban Violence in Late Ottoman Jeddah ». In Urban Violence in the Middle East. Changing Cityscapes in the Transformation from Empire to Nation State, édité par Ulrike Freitag, Nelida Fuccaro, Nora Lafi, et Claudia Ghrawi, 111‑38. New York, NY: Berghahn, 2015.
avec Nora Lafi. « Introduction. Cosmopolitanism and Conflicts. Changes and Challenges in Ottoman Urban Governance ». In Urban Governance Under the Ottomans. Between Cosmopolitanism and Conflict, édité par Ulrike Freitag et Nora Lafi, 1‑16. Milton Park: Routledge, 2014.
Dernière mise à jour: 01. Septembre 2017
Oisin Gilmore
Rijksuniversiteit Groningen, Groningue, Les Pay-Bas
The Decline in Working Hours and the Rise of Leisure in Western Europe: 1900 – 1950
Oisín Gilmore est un historien de l’économie qui travaille sur l’interrelation entre l’histoire du travail et l’histoire économique. Il s’intéresse principalement à l’évolution dans le temps de l’organisation du travail et au rôle que celle-ci joue dans le développement économique. Il se penche plus généralement sur la manière dont le travail est organisé au sein du processus de travail, par le marché du travail et les rapports de propriété courants, et en tant que force sociale et politique indépendante.
Avant de s’installer à Berlin comme fellow, il a obtenu un doctorat en économie au Département d’économie, d’économétrie et de finance à l’Université de Groningue aux Pays-Bas. Il était alors affilié au Groningen Growth and Development Centre (GGDC) et a travaillé sur le projet de recherche « Pessimism and prosperity: The welfare paradox of interwar Europe in a global perspective ». Dans le cadre de ce projet, il a étudié la réduction du temps de travail dans la période de l’entre-deux guerres en Europe occidentale. Son projet de recherche doctorale consistait à développer un tout nouvel ensemble de données internationales sur la durée de la semaine de travail. Cet ensemble de données couvre 61 pays et 13 secteurs d’activité entre 1900 et 1970. En s’appuyant sur cet ensemble de données, il a pu répondre à des questions portant sur différents problèmes, tels que l’augmentation du temps consacré aux loisirs en occident au cours des 150 dernières années, les importants chocs économiques de la période de l’après-Première Guerre mondiale, et les causes de la diminution des heures de travail au cours du temps.
Avant son doctorat, il a travaillé comme chercheur à l’Institut des affaires internationales et européennes, l’un des principaux laboratoires d’idées en Irlande. Il y a dirigé le programme de recherche Économie et Finance. Avant cela, il a effectué une recherche de troisième cycle à la School of Public Policy au University College de Londres, où il a étudié la dynamique politique des régimes monétaires internationaux. Il a obtenu son Master en économie à l’Université de Warwick et son BA au Trinity College de Dublin. Il a également occupé le poste de comptable gestionnaire de fonds et il a été chercheur invité à TRiSS au Trinity College de Dublin entre 2016 et 2018.
Son travail à re:work s’attachera à développer sa recherche doctorale. En parallèle à la préparation de publications, il poursuivra sa recherche en étudiant les changements du temps de travail sur une période plus longue et à l’époque contemporaine.
Dr Michael Hoffmann
Universität zu Köln, Cologne, Allemagne
Industry, Inequality and Armed Conflict in Western Nepal
Michael Hoffmann a obtenu son doctorat en anthropologie sociale de la London School of Economics and Political Science (LSE) en 2012. Après avoir terminé son doctorat, basé sur un travail ethnographique de terrain de 18 mois dans l’extrême ouest du Népal et intitulé « Patronage, Exploitation and the Invisible Hand of Mao », il a obtenu une bourse de recherche à l’Institut Max Planck d’anthropologie sociale (2012-2015) et a travaillé en qualité de chercheur principal au Global South Studies Center et à l’Institut d’anthropologie culturelle et sociale de l’Université de Cologne (2015-17). Pendant cette période, il a mené plusieurs travaux anthropologiques de terrain portant principalement sur le travail industriel dans le Népal post-conflit. Ses travaux universitaires ont été publiés dans plusieurs revues internationales prestigieuses, notamment Critique of Anthropology, Focaal et Contributions to Indian Sociology, et la publication de sa première monographie, intitulée « The Partial Revolution: Labour, Social Movements and the Invisible Hand of Mao in Western Nepal », est prévue pour janvier 2018 aux éditions Berghahn Books. L’ouvrage examine la région de Kailali, à l’extrémité ouest du Népal, à la suite de l’insurrection maoïste et portant un regard critique sur les manières dont la mobilisation politique révolutionnaire modifie les relations sociales, en s’opposant souvent de façon inopinée aux objectifs idéologiques du mouvement.
Durant son séjour à re:work, Michael travaillera sur son second projet de livre, intitulé « Industry, Inequality and Armed Conflict in Western Nepal » (Industrie, inégalité et conflit armé dans l'ouest du Népal). Ce travail s’inscrit dans le prolongement des champs de recherche de son précédent projet, notamment le travail industriel en servitude et les mobilisations politiques révolutionnaires, et explore deux principaux thèmes : il décrit dans un premier temps l’expérience des travailleurs industriels actuels auparavant en servitude dans la région ouest du Népal, puis il étudie l’impact du contexte révolutionnaire plus général sur les structures du dialogue social au quotidien et des politiques en matière de travail et avance, contrairement aux allégations des optimistes de gauche, que les révolutions maoïstes n’ont pas directement mis fin à l’exploitation par les castes dominantes. Le travail ethnographique combiné de Michael cherche plutôt à démontrer que le maoïsme influence les classes ouvrières népalaises de multiples manières, complexes et souvent imprévisibles.
Publications
The Partial Revolution. Labour, Social Movements and the Invisible Hand of Mao in Western Nepal. New York, NY: Berghahn, 2018.
« From Casual to Permanent Work. Maoist Unionists and the Regularization of Contract Labor in the Industries of Western Nepal ». In Industrial Labor on the Margins of Capitalism. Precarity, Class, and the Neoliberal Subject, édité par Chris Hann et Jonathan Parry, 336‑54. New York NY: Berghahn, 2018.
« Rebels and Revolutionaries. Urban Mobilizations of the Kamaiya Movement in Post-Conflict, Western Nepal ». In Worldwide Mobilizations. Class Struggles and Urban Commoning, édité par Don Kalb et Massimiliano Mollona. New York, NY: Berghahn, 2018.
« Unfree Labour After the Maoist Revolution in Western Nepal ». Contributions to Indian Sociology 51, no 2 (2017): 139‑62.
« In the Shadows of the Maoist Revolution. On the Role of the ‘People’s War’ in Facilitating the Occupation of Symbolic Space in Western Nepal ». Critique of Anthropology 35, no 4 (2015): 389‑406.
« A Symbiotic Coexistence. Nepal’s Maoist Movement and Labour Unions in an Urban Municipality in Post-Conflict Far-Western Tarai ». Journal of South Asian Development 9, no 3 (2014): 213‑34.
« Red Salute at Work. Brick Factory Work in Postconflict Kailali, Western Nepal ». Focaal 2014, no 70 (2014): 67‑80.
Dernière mise à jour: 13 avril 2018
Professor Preben Kaarsholm
Roskilde Universitet, Le Danemark
From Slaves to Labourers: Changing Networks of Servitude and Transnational Working Lives in the Western Indian Ocean
Preben Kaarsholm est professeur d’études du développement mondial et international à l’Université de Roskilde. Il a travaillé dans un premier temps sur les mouvements anticapitalistes et anti-impérialistes romantiques en Europe pour s’intéresser ensuite aux états coloniaux et au développement postcolonial en Afrique du Sud. Il est l’auteur de nombreuses publications sur la violence et les luttes démocratiques, ainsi que sur les débats moraux et les politiques locales dans les bidonvilles. Ces dernières années, il a consacré ses recherches à l’océan Indien, aux mouvements islamiques transnationaux et aux réseaux de migration de la main d’œuvre ainsi qu’au contrôle de cette dernière. Fort d’une longue expérience de la collaboration en matière de recherche avec des universités en Afrique et en Inde, il est l’un des coordonnateurs du groupe de recherche collaborative AEGIS sur l’Afrique dans l’océan Indien.
Le travail de Kaarsholm à re:work aborde les transmutations sous différentes formes du travail non libre de la main d’œuvre recrutée dans l’Ouest de l’océan Indien, allant de l’esclavage jusqu’aux travail des migrants et aux formes contemporaines de travail sous contrat, en passant par le travail en servitude. Cette recherche examine plus particulièrement les relations entre l’Asie du Sud, les îles africaines de l’océan Indien et l’Afrique du Sud, et étudie les points de départ et d’arrivée du recrutement, les cadres réglementaires en constante évolution qui régissent le recrutement de la main d’œuvre, ainsi que les articulations de la perception ou définition de soi-même par les travailleurs et leurs proches, des subalternes aux aspirants citoyens.
Publications
« From Abolition of the Slave Trade to Protection of Immigrants. Danish Colonialism, German Missionaries, and the Development of Ideas of Humanitarian Governance from the Early Eighteenth to the Nineteenth Century ». Atlantic Studies 17, no 3 (2020): 348‑74.
avec Bodil Folke Frederiksen. « Amaoti and Pumwani. Studying Urban Informality in South Africa and Kenya ». African Studies 78, no 1 (2019): 51‑73.
« Indian Ocean Networks and the Transmutations of Servitude. The Protector of Indian Immigrants and the Administration of Freed Slaves and Indentured Labourers in Durban in the 1870s ». Journal of Southern African Studies 42, no 3 (2016): 443‑61.
« Islam, Secularist Government, and State–Civil Society Interaction in Mozambique and South Africa Since 1994 ». Journal of Eastern African Studies 9, no 3 (2015): 468‑87.
« Zanzibaris or Amakhuwa? Sufi Networks in South Africa, Mozambique and the Indian Ocean ». The Journal of African History 55, no 2 (2014): 191‑210.
« Transnational Islam and Public Sphere Dynamics in KwaZulu-Natal. Rethinking South Africa’s Place in the Indian Ocean World ». Africa 81, no 1 (2011): 108‑31.
Dernière mise à jour: 3 août 2020
Professor Bridget Kenny
University of the Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud
Servicing a Racial Regime: Johannesburg and Baltimore Women Shop Assistants and the Politics of ‘Publics’, 1940s-70s
Bridget Kenny est professeure agrégée de sociologie à l’Université du Witwatersrand à Johannesbourg, Afrique du Sud. Elle s’intéresse au travail, au genre et à la consommation, et plus particulièrement au travail dans le secteur des services, à l’emploi précaire et à la subjectivité politique. Son livre intitulé Retail Worker Politics, Race and Consumption in South Africa: Shelved in the Service Economy (Palgrave Macmillan) sera publié en 2017. Elle a également corédigé l’ouvrage Walmart in the Global South: Local Practices, State Regulations, and Labor Politics in the Time of Transnational Capital (avec Carolina Bank Muñoz et Antonio Stecher) à paraître en 2017 (University of Texas Press-Austin). Elle est actuellement membre du comité de rédaction du Global Labour Journal et d’African Studies. Elle est présidente du comité de recherche 44 (Mouvements ouvriers) de l’Association internationale de sociologie (2014-2018). Elle a travaillé avec le mouvement ouvrier sud-africain pendant vingt-cinq ans.
À re:work, elle travaillera sur son projet intitulé « Servicing a Racial Regime: Johannesburg and Baltimore women shop assistants and the politics of ‘publics’, 1940s – 1970s » fondé sur plus de sept ans de recherche archivistique et d’entretiens menés aux États-Unis et en Afrique du sud. Ce projet a pour ambition de proposer une étude comparative de deux villes ségréguées centrée sur le travail des femmes et d’y articuler notre conception des espaces politiques quotidiens. Il étudie la régulation du travail (racialisé) des femmes à la fois officiellement par la législation et de façon discursive à travers les notions hégémoniques de respectabilité dans ces deux villes. Il observe les différences qui marquent la constitution des publics politiques dans les magasins et dans les rues de la ville. Le travail dans le secteur des services met l’accent sur les articulations entre classe et race, parcours de vie et vie familiale, affect et culture, marché et lieu de travail, et les relations entre capital et État. Le projet décrit plus précisément des sites tels que les espaces semi-publics des ascenseurs, le rapport entre loi, propriété privée et espaces commerciaux, les connexions transnationales des vendeurs et leurs rôles structurants au sein de l’espace urbain, ainsi que la relation des blancs au travail des femmes noires et à la politique à leur sujet. Elle consacrera son temps à re:work à la rédaction de plusieurs chapitres du manuscrit d’une monographie.
Publications
« Servicing “Intimate Publics”. Johannesburg and Baltimore Department Stores in the 1960s ». Safundi 21, no 2 (2 avril 2020): 115‑39.
Retail Worker Politics, Race and Consumption in South Africa. Shelved in the Service Economy. Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2018.
« Affect and the State. Precarious Workers, the Law and the Promise of Friendship ». In Ties That Bind. Race and the Politics of Friendship in South Africa, édité par Shannon Walsh et Jon Soske, 166‑91. Johannesburg: Wits University Press, 2016.
« The Regime of Contract in South African Retailing. A History of Race, Gender, and Skill in Precarious Labor ». International Labor and Working-Class History 89 (2016): 20‑39.
« Retail, the Service Worker and the Polity. Attaching Labour and Consumption ». Critical Arts 29, no 2 (2015): 199‑217.
« Servicing a Racial Regime. Gender, Race and the ‘Public’ in Department Stores in Baltimore, MD and Johannesburg, South Africa, 1940-1970 ». In Race and Retail. Consumption Across the Color Line, édité par Mia Bay et Ann Fabian, 99‑122. New Brunswick, NJ: Rutgers University Press, 2015.
« Reconstructing the Political? Mall Committees and South African Precarious Retail Workers ». Labour, Capital and Society / Travail, Capital et Société 44, no 1 (2011): 44‑69.
Dernière mise à jour: 4 juin 2020
Dr Tim Kerig
Universität Kiel, Allemagne
A Bread, a Shirt, an Axe and Travelling a Hundred Miles: Packing a Basket of Commodities from 10.000 BC to the Present
Tim Kerig enseigne l’archéologie préhistorique à l‘Université de Leipzig. Il a suivi des études d’archéologie préhistorique, de géologie, d’écologie du quaternaire ainsi que de philosophie à Tübingen et à Copenhague et à obtenu son doctorat en 2004 à Cologne en présentant un travail portant sur le néolithique (Hanau-Mittelbuchen: Siedlung und Erdwerk der bandkeramischen Kultur. Materialvorlage – Chronologie – Versuch einer handlungstheoretischen Interpretation). Il a effectué un volontariat scientifique auprès du musée du Württemberg, a dirigé des fouilles et assumé des fonctions de curateur international. Il a été chargé de cours dans les universités de Tübingen, Mayence, Cologne, Bonn, Bochum, Leipzig, à l’Akademie der Künste de Stuttgart et au University College de Londres. Il fut entre 2003 et 2013 le porte-parole du groupe de travail « applications informatiques et méthodes quantitatives en archéologie » auprès des Fédérations allemandes d’antiquité et porte-parole du groupe de travail Arch au sein de la Société allemande de classification. En poste à la DFG entre 2007 et 2010, il a mené des recherches sur « L’Économétrie du néolithique en Europe centrale ». Il organisa en 2010 la conférence internationale intitulée Economic Archaeology: From structure to performance. Entre 2010 et 2014, il obtint une bourse de recherche postdoctorale de l’ERC au sein du projet EUROEVOL au University College de Londres, de 2014 À 2016, il fut membre du programme postdoctoral du collège de Cologne-Bonn 1878 Archéologie des espaces économiques pré-modernes. Il reçut son habilitation en 2016 avec un travail portant sur le travail néolithique et les rétroactions sur la démographie, la technologie et la transmission culturelle (Einfache und komplexe Wirtschaften: Studien zur Urgeschichte des Faktors Arbeit im mitteleuropäischen Neolithikum). Ses champs de recherche sont le néolithique, l’art préhistorique, l’histoire et la théorie de l’archéologie européenne ainsi que les fondements d’une archéologie économique quantitative, relevant des sciences économiques et de l’ethnologie. Au plan analytique, les positions qu’il défend s’inscrivent dans le projet d’une archéologie évolutionniste.
Tim Kerig travaille actuellement sur les projets suivants : Supply and demand in prehistory? Economics of Neolithic mining in NW Europe (avec S. Shennan et M. Parker-Pearson), 12000 years of decision making: Geoarchaeology and Economic archaeology in the Western Zagros (avec T. Helms) et Arbeitsaufwand für Getreidenahrung (à partir de 12500 avant notre ère). Son séjour à re:work a pour objectif de vérifier la transférabilité à d’autres secteurs d’approches méthodologiques élaborées dans le cadre de projets antérieurs.
Publications
avec Kevan Edinborough, Sean Downey, et Stephen Shennan. « A Radiocarbon Chronology of European Flint Mines Suggests a Link to Population Patterns ». In Connecting Networks. Characterising Contact by Measuring Lithic Exchange in the European Neolithic, édité par Tim Kerig et Stephen Shennan, 116‑63. Oxford: Archaeopress, 2015.
avec Stephen Shennan, et Enrico R. Crema. « Isolation-by-Distance, Homophily, and “Core” vs. “Package” Cultural Evolution Models in Neolithic Europe ». Evolution & Human Behavior 36, no 2 (2015): 103‑9.
« Wirtschaft. Struktur und Leistung in frühen Gesellschaften ». In Theorie in der Archäologie. Zur jüngeren Diskussion in Deutschland, édité par Manfred K. H. Eggert et Ulrich Veit, 139‑90. Münster: Waxmann, 2013.
« Grahame Clark und die mitteleuropäische Archäologie. Eine vergleichende Rezeptionsgeschichte ». Ethnographisch-Archäologische Zeitschrift 52, no 1 (2011): 83‑103.
« „…und Eva spann…“ Zur Urgeschichte der geschlechtlichen Arbeitsteilung in arbeitswissenschaftlicher Perspektive ». In Von wirtschaftlicher Macht und militärischer Stärke. Beiträge zur archäologischen Geschlechterforschung, édité par Jana Esther Fries et Ulrike Rambuscheck, 17‑36. Münster: Waxmann, 2011.
Hanau-Mittelbuchen. Siedlung und Erdwerk der bandkeramischen Kultur. Materialvorlage - Chronologie - Versuch einer handlungstheoretischen Interpretation. Bonn: Habelt, 2008.
Dernière mise à jour: 17. Octobre 2017
Dr David Mayer
Universität Wien, L#Autriche
‘Work’ and ‘Words’ – Exploring the Diversity of Labour Relations through Movement Periodicals in 'Macroscopic' Perspective
David Mayer, né en 1976, est un historien spécialisé en histoire sociale transnationale. Entre 2014 et 2016, il a occupé le poste de rédacteur en chef de l’International Review of Social History. En 2011, il a terminé sa thèse de doctorat qui portait sur l’histoire des débats historiographiques marxistes en Amérique Latine pendant les « longues années 1960 » (Université de Vienne). Il a vécu durant de longs séjours de recherche en Amérique Latine.
En 2004, il a traduit en allemand « The Modern World-System III » d’Immanuel Wallerstein. Entre 2007 et 2011, il a travaillé en tant qu’assistant de recherche au Département d’histoire sociale et économique (Université de Vienne). Il a récemment bénéficié d’une bourse de recherche au CeMIS – Centre for Modern Indian Studies (Université de Göttingen).
Il s’intéresse principalement à l’histoire ouvrière, l’histoire des mouvements sociaux, l’histoire de l’historiographie, l’histoire du marxisme et des intellectuels de gauche, la politique de l’histoire et les méthodes des sciences humaines numériques. Il a publié sur des sujets tels que l’histoire de l’historiographie marxiste, 1968 dans la perspective de l’histoire globale, l’Internationale communiste en Amérique Latine, la dimension transnationale des mouvements sociaux, et les utilisations politiques de l’histoire au sein de la gauche latino-américaine. David Mayer est actuellement membre honoraire de I’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam et, depuis 2013, assure la fonction de vice-président de l’ITH – Conférence internationale d’histoire ouvrière et sociale (ith.or.at).
Pendant son séjour à re:work, il débutera une nouvelle entreprise de recherche consacrée à l’analyse d’un point de vue macroscopique des périodiques historiques des mouvements de travailleurs et apparentés. En associant le « travail » aux « mots », ce projet reformulera l’une des questions centrales de l’histoire ouvrière actuelle, la diversité et la coexistence des relations ouvrières historiques, en se concentrant sur leur médiation dans les discours des mouvements de travailleurs et liés au milieu ouvrier. À cette fin, un corpus défini de publications périodiques sera analysé selon les méthodes développées par les sciences humaines numériques récentes. Ce corpus de périodiques des mouvements liés au milieu ouvrier sera établi pour plusieurs régions du monde et pour des périodes déterminées, permettant ainsi des comparaisons et une analyse des transferts.
Publications
« Coming to Terms with the Past, Getting a Grip on the Future – Manfred Kossok’s Interventions into Historiographical Debates About Latin America During the Radicalized 1960s ». Review. A Journal of the Fernand Braudel Center, no 38 (sous presse): 1/2.
avec Rossana Barragán. « Latin America and the Caribbean ». In Handbook Global History of Work, édité par Karin Hofmeester et Marcel van der Linden, 95‑121. De Gruyter Oldenbourg, 2017.
avec Paulo Fontes, et Alexandre Fortes, éd. Brazilian Labour History – New Perspectives in Global Context [= Special Issue International Review of Social History, 62 (S25)], 2017.
« À la fois influente et marginale. L’Internationale communiste et l’Amérique latine ». Traduit par Jean-Léon Muller. Monde(s). Histoire, Espaces, Relations, no 10 (2016): 109‑28.
« Mit Marx im Gepäck. Lateinamerikanische Vorläufer im Versuch, (post)koloniale Bedingungen zu denken ». In Marx und der globale Süden, édité par Felix Wemheuer, 145–169. Köln: PapyRossa Verlag, 2016.
avec Ad Knotter, éd. Migration and Ethnicity in Coalfield History. Global Perspectives [= Special Issue International Review of Social History, 60 (S23)], 2016.
Dernière mise à jour: 18. Octobre 2017
Dr Benedetta Rossi
University College London, La Grande-Bretagne
The Rise of African Abolitionism
Benedetta Rossi est maître de conférences en études africaines à l’Université de Birmingham (Royaume-Uni) où elle enseigne l’anthropologie et l’histoire africaines. Elle s’intéresse à l’histoire ouvrière africaine et mondiale, ainsi qu’à l’histoire de l’esclavage et l’émancipation en Afrique aux dix-neuvième et vingtième siècles. Sa première monographie, From Slavery to Aid: Politics, Labour, and Ecology in the Nigerien Sahel, 1800-2000 (Cambridge University Press 2015), étudiait les transformations du travail non libre dans la région de Tahoua de la République du Niger (Sahara-Sahel). Elle a publié plusieurs articles sur la migration des travailleurs, les stratégies d’émancipation des descendants d’esclaves et les conséquences de l’aide au développement étrangère pour les travailleurs africains.
Son projet à re:work porte sur la montée de l’abolitionnisme africain et sert la rédaction de son second livre, Slavery and Emancipation in Twentieth Century Africa (Cambridge University Press). Elle y explore les manières dont les esclaves et esclavagistes africains étaient historiquement liés à l’abolitionnisme européen et comment cette histoire façonne les mouvements antiesclavagistes africains contemporains. Elle s’interroge sur le moment, la façon et les raisons (s’il y en a) pour lesquelles les africains libres et réduits en esclavage ont commencé à défier la légitimité de l’esclavage en tant qu’institution, et quand et comment s’est développé l’abolitionnisme africain.
Publications
« Freedom Under Scrutiny. Epilogue ». Journal of Global Slavery 2, no 1‑2 (2017): 185‑94.
« Dependence, Unfreedom and Slavery in Africa. Towards an Integrated Analysis ». Africa 86, no 3 (2016): 571‑90.
From Slavery to Aid. Politics, Labour, and Ecology in the Nigerien Sahel, 1800-2000. New York, NY: Cambridge University Press, 2015.
« African Post-Slavery. A History of the Future ». The International Journal of African Historical Studies 48, no 2 (2015): 303‑24.
« Migration and Emancipation in West Africa’s Labour History. The Missing Links ». Slavery & Abolition 35, no 1 (2014): 23‑46.
éd. Reconfiguring Slavery. West African Trajectories. Liverpool: Liverpool University Press, 2009.
Dernière mise à jour: 01. Septembre 2017
Dr Caroline Rothauge
Katholische Universität Eichstätt-Ingolstadt, Allemagne
Eat – Work – Sleep? Temporal Assumptions and Practices in the German Kaiserreich
Caroline Rothauge est titulaire d’un doctorat et a étudié les sciences culturelles appliquées, l’histoire moderne et contemporaine ainsi que le journalisme aux universités de Lüneburg et de Saint-Jacques-de-Compostelle. Avant de rejoindre le programme postdoctoral de l’International Graduate Centre for the Study of Culture (GCSC) à l’Université Justus-Liebig de Gießen elle a effectué un volontariat de six mois dans l’édition. Après avoir obtenu son doctorat en histoire moderne, elle a dans un premier temps travaillé comme assistante-chercheuse puis conseillère universitaire contractuelle pour la chaire d’Histoire moderne II de l’Université Friedrich-Alexander à Erlangen-Nürnberg. Elle occupe depuis avril 2015 un poste contractuel de conseillère académique au sein de la chaire d’histoire moderne et contemporaine à l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt.
Dans sa thèse de doctorat, Caroline Rothauge analyse la dynamique des processus de mémoire culturelle au sein des sociétés plurielles d’aujourd’hui en s’appuyant sur l’exemple de l’Espagne et sur des sources audiovisuelles primaires. Dans le cadre de ses projets de recherche actuels, elle poursuit l’analyse de deux aspects résultants de ce travail, soit d’une part la question des interactions entre la mémoire collective et la politique étrangère, et d’autre part la représentation de l’histoire dans les productions culturelles populaires de ce que l’on a coutume d’appeler la « Télévision de qualité ». Toutefois, elle se consacre à l’heure actuelle à son travail d’habilitation portant l’intitulé premier « Le temps au quotidien » et consistant en une recherche dans une perspective transnationale sur le traitement de la (pluri)temporalité sous l’Empire allemand dans les années 1900. Le temps est ici conçu comme une catégorie construite par les êtres humains dans le but de s’orienter et fait lui-même l’objet d’une historicisation.
Lors de son séjour à re:work, Caroline Rothauge se concentrera sur le rapport entre le temps et le travail sous l’empire allemand autour de l’an 1900. Deux niveaux d’analyse sont ici en jeu : 1) représentations, transformations et mises en œuvre des régimes de temps de travail, 2) interactions entre le travail et le « non-travail » ou bien entre le temps de travail et le « temps libre », avec des champs d’analyse concrets tels que l’alimentation, le sommeil ou le sport. A cet égard, des concepts d’utilisation du temps estampillés comme « étrangers » jouent un rôle décisif dans l’organisation temporelle de la vie quotidienne à l’époque impériale allemande. L’ « américanisation » ainsi que les expériences du temps vécu dans les colonies jouent ici un rôle essentiel.
Publications
« Es ist (an der) Zeit. Zum temporal turn in der Geschichtswissenschaft ». Historische Zeitschrift, en cours de révision.
« The Present. An ‘Unknown Time’ in the German Kaiserreich around 1900 ». In The Fascination with Unknown Time, édité par Sibylle Baumbach, Lena Hennsingsen, et Klaus Oschema. Basingstoke: Palgrave Macmillan, en cours de révision.
« Populärkultur, Zeitgeschichte und Erinnerungskulturen. Franquismus als ‚Mad Circus‘? » In Populärkultur, édité par Sabine Friedrich et Dirk Niefanger. Würzburg: Königshausen & Neumann, sous presse.
Zweite Republik, spanischer Bürgerkrieg und frühe Franco-Diktatur in Film und Fernsehen. Erinnerungskulturen und Geschichtsdarstellungen in Spanien zwischen 1996 und 2011. Göttingen: V & R Unipress, 2014.
« Remembering the Spanish Republican Exile. An Audiovisual Return ». In Panic and Mourning. The Cultural Work of Trauma, édité par Daniela Agostinho et Adriana Martins, 40‑59. Berlin: De Gruyter, 2012.
Dernière mise à jour: 01. Septembre 2017
Dr Juliane Schiel
Universität Wien, L'Autriche
Slave Labour in the Venetian Empire (1350-1450)
Juliane Schiel est titulaire d’un doctorat et première assistante au séminaire d’histoire de l’Université de Zürich. Elle enseigne et étudie dans le cadre de ses recherches les pratiques méditerranéennes de mise en esclavage et autres formes de travail en situation de subordination dans l’Europe de l’époque pré moderne. Elle a étudié à Heidelberg, Oxford et Berlin et a obtenu son doctorat à l’Université Humboldt de Berlin en présentant une comparaison des représentations et interprétations européennes des Mongols et des Ottomans.
Durant son séjour à re:work, Juliane Schiel travaillera sur une monographie consacrée aux esclaves femmes et hommes de l’Empire maritime vénitien. Cette histoire sociale rédigée en partant de la base analyse de Tana à la Crête, dans l’Adriatique oriental et dans la Vénétie, plusieurs moments de la mise en esclavage et divers contextes de travail des esclaves ainsi que les possibilités de sortie du statut d’esclave. Ces microhistoires visent à élargir la conception traditionnelle de l’esclavage et à mieux comprendre les rapports de dépendance sociale et de relations de travail non-libres dans l’Europe pré moderne.
Publications
avec Christian De Vito, et Matthias van Rossum, éd. Shifts in Labour Relations. How Slaving Practices (Dis)Appeared, Transformed and Resurged over Time and Space [= Special Issue Annales], en cours de révision.
avec Brigitta Bernet, et Jakob Tanner, éd. Arbeit in der Erweiterung [= Historische Anthropologie, 24 (2)], 2016.
avec Doris Bulach, éd. europas sklaven [= Werkstatt Geschichte, 66/67], 2015.
avec Stefan Hanß, et Claudia Schmid, éd. Mediterranean Slavery Revisited (500-1800). Neue Perspektiven Auf Mediterrane Sklaverei (500-1800). Zürich: Chronos, 2014.
Dernière mise à jour: 01. Septembre 2017
Dr Daniel Tödt
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
Between the Decks and Docks of Imperial Port Cities: Temporary Work and Changing Life Courses of Africans in Marseille and Antwerp (1880s-1960s)
Daniel Tödt enseigne l’histoire africaine à l’Université Humboldt de Berlin. Il a auparavant travaillé comme chercheur postdoctoral à l’International Graduate Program « The World in the City: Metropolitanism and Globalization from the 19th Century to the Present ». Il a étudié l’ethnologie européenne, les études africaines et les sciences politiques. Sa thèse à l’Université Humboldt de Berlin sur la formation des élites africaines au Congo belge a reçu le prix de la fondation ZEIT décerné par l’Union des historiennes et historiens allemands. Ses recherches portent principalement sur l’histoire sociale du colonialisme, l’histoire urbaine globale et les migrations post(coloniales).
Son projet de recherche à re:work retrace les biographies mouvementées de dockers et marins africains à Anvers et Marseille au travers des réseaux urbains et maritimes. Il analyse leur va-et-vient entre différentes modalités de travail : légal, clandestin, le non-travail et le travail occasionnel. Pour les dockers et les marins africains, la ville portuaire impériale était une passerelle ouvrant mobilité et connexions, mais dans le même temps, elle était également un lieu d’immobilisme, de déconnexion et de confinement. Tout en soulignant la dimension temporaire et circonstanciel de leurs biographies personnelles et professionnelles, le projet éclaire la multitude d’opportunités éphémères permettant de gagner sa vie dans un monde impérial complexe, mutuellement constitutif mais également asymétrique. Le statut invariablement subalterne de ces sujets coloniaux dans les villes portuaires nous amène à nous interroger sur l’ampleur de l’influence mutuelle, des liens de connexité horizontale et la coercition verticale au sein des Empires du travail.
Publications
« Making Second Imperial Cities: Modern Ports, Colonial Connectivity and Maritime Globalization ». Moderne Stadtgeschichte 2 (2019): 115‑39.
Elitenbildung und Dekolonisierung. Die Évolués in Belgisch-Kongo 1944-1960. Kritische Studien zur Geschichtswissenschaft, Band 228. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2018.
« Vers une histoire culturelle des élites africaines - Parcours d’une recherche inachevée ». In Archives Afrique Europe. Besoins? Collaborations? Avenirs? La RDC, le Rwanda, le Burundi et la Belgique, édité par Pierre-Alain Tallier et Sabine Eyenga-Cornelis, 141‑55. Bruxelles: Algemeen Rijksarchief, 2013.
« Les Noirs Perfectionnés. Cultural Embourgeoisement in Belgian Congo during the 1940s and 1950s ». Working Papers Des Sonderforschungsbereiches 640 4 (2012): 1‑23.
Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und das Imaginäre der Stadt. Münster: LIT, 2011.
Dernière mise à jour: 6 février 2020
Prof. Michael Zeuske
Universität zu Köln, Allemagne
Hidden Atlantic
michael.zeuske(at)uni-koeln.de
Michael Zeuske est professeur d’histoire de la péninsule ibérique et de l’Amérique latine à l’Université de Cologne et chercheur au Global South Studies Center (GSSC) de cette même université, ainsi qu’au Bonn Center for Dependency and Slavery Studies (BCDSS) de l’Université de Bonn. Après avoir étudié à Leipzig et à Rostock, il a obtenu son doctorat puis son habilitation à l’Université de Leipzig en 1984 et 1991, avec des travaux de recherche consacrés aux élites révolutionnaires et aux groupes hégémoniques au sein des mouvements d’indépendance en Amérique latine. Il a enseigné en tant que professeur à l’Université de Leipzig (1992-1993) ainsi qu’à l’Université de Cologne. En 2007, il a bénéficié d’une bourse de recherche du Gilder Lehrman Center for the Study of Slavery, Resistance, and Abolition (Université Yale, New Haven). En 2015, ses travaux l’ont mené à Beijing où il a été fellow de l’université BeiDa (Université de Pékin).
Michael Zeuske est l’auteur de 20 monographies et de plus de 200 articles. Il coédite les revues Comparativ – Zeitschrift für Globalgeschichte und vergleichende Gesellschaftsforschung (Leipzig) et HiN (Revue internationale d’études humboldtiennes) ainsi que différentes collections d’ouvrages.
Depuis 1993, il a entamé un travail de documentation des histoires de vie et des représentations (de soi) des esclaves à l’époque de l’esclavage (qui sont à différencier des récits post-esclavage). À partir de 2005, il complète ces travaux en s’intéressant à d’autres témoignages concernant les esclaves et les personnes déportées dans le cadre de la traite transatlantique (témoignages issus par exemple des interactions directes entre les capitaines, les facteurs, les chirurgiens embarqués sur les bateaux, etc., et les esclaves). Dans ses recherches, il se concentre sur la période post-abolition au xixe siècle (notamment après les abolitions officielles de la traite transatlantique en 1794 et en 1808-1840 ainsi que de l’esclavage en 1794, 1834-1838 et 1888). Au cours de cette période, les marchands d’esclaves, les facteurs et les capitaines, que Zeuske appelle les « Monte-Cristo de l’Atlantique caché », enlèvent deux à trois millions de personnes supplémentaires sur le continent africain avant de les envoyer principalement au Brésil et à Cuba. De l’autre côté de l’Atlantique (notamment au Brésil, aux États-Unis et à Cuba), l’esclavage connaît entre 1800 et 1888 une vague de modernisation extrêmement forte (désignée par le concept de « second slavery »). Les capitaux et la majorité des financements assurant le fonctionnement de ce « second esclavage » aux Amériques (à Cuba, au Brésil, aux États-Unis, mais également, dans une moindre mesure, à Puerto Rico, au Suriname, en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe) proviennent de la traite illégale avec les côtes d’Afrique de l’Ouest et le Mozambique entre 1808 et 1874, et de la traite légale des esclaves sur le continent américain (avant tout aux États-Unis et au Brésil, dans une moindre mesure à Cuba) entre 1808 et 1888. Ces capitaux circulent en permanence entre l’Afrique et les Amériques par le biais d’une infrastructure de la violence qui relie les deux continents (« l’Atlantique caché »).
Lors de son séjour au centre re:work, Michael Zeus termine un ouvrage consacré au rôle que l’Atlantique caché a joué dans le développement et la stabilisation du « second esclavage », notamment à Cuba. Pour ce faire, il examine les liens que les facteurs, les capitaines et les marchands d’esclaves créent entre les Caraïbes, le Sud des États-Unis et Bahia au travers de la contrebande.
Publications
Sklaverei. Eine Menschheitsgeschichte. Stuttgart: Reclam, 2018.
avec Vicent Sanz. Millars. Espai i Història. Vol. XLII/1, 2017.
Sklavenhändler, Negreros und Atlantikkreolen. Eine Weltgeschichte des Sklavenhandels im atlantischen Raum. Berlin: De Gruyter Oldenbourg, 2015.
Amistad. A Hidden Network of Slavers and Merchants. Traduit par Steven Rendall. American edition. Princeton: Markus Wiener Publishers, 2014.
Handbuch Geschichte der Sklaverei: eine Globalgeschichte von den Anfängen bis zur Gegenwart. Berlin: Walter de Gruyter, 2013.
Simón Bolívar: History and Myth. Traduit par Steven Rendall. Princeton: Markus Wiener Publishers, 2012.
Dernière mise à jour: 2 mars 2018